Le sort de l’African Growth and Opportunity Act (AGOA), principal cadre d’accès préférentiel des produits africains au marché américain, sera débattu au Congrès américain. Mais Troy Fitrell, haut fonctionnaire du Bureau des Affaires africaines du département d’État, a déjà fait savoir que l'AGOA devrait « s’inscrire dans un monde économique transformé ».
C'est à l'occasion d’une conférence de presse en ligne que Troy Fitrell a soutenu que renouvellement de l’AGOA doit être débattu au Congrès, tout en tenant compte des évolutions économiques sur le continent africain et des aspirations à une relation commerciale plus équilibrée. Interpellé sur l’avenir de l’accord et sa compatibilité avec les tarifs douaniers américains et la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), le diplomate a répondu : « Je suis un fervent partisan de l’AGOA. Depuis 25 ans, elle occupe une place importante dans ma carrière (…) mais c’est au Congrès de décider de sa révision ou de son renouvellement. »
Le haut fonctionnaire du Bureau des Affaires africaines du département d’État a beaucoup insisté sur la nécessité de repenser le partenariat, soulignant que « plusieurs pays africains ont bénéficié de manière extraordinaire des dispositions de l’AGOA », mais que sa poursuite devrait s’inscrire dans une logique de réciprocité. « Si l’AGOA devait être renouvelée, je m’attends à ce qu’elle reflète le monde moderne plutôt que celui d’il y a 25 ans », a-t-il souligné.
On sait en outre que des négociations sont toujours en cours entre certains États africains et le Représentant américain au Commerce, autorité compétente pour les discussions commerciales. Et les diplomaties africaines sont appelées à s’impliquer davantage dans le processus. Pour Troy Fitrell, le futur des relations économiques entre les États-Unis et le continent africain reposera sur une approche mutuellement bénéfique. « Certains pays africains ont expressément demandé l’établissement de zones de libre-échange avec les États-Unis. Ce type d’ouverture est une chose que nous respectons et encourageons vivement », a-t-il conclu.
A noter enfin que des propositions bipartites aient été faites pour prolonger l’AGOA jusqu’en 2041, elles n’ont pas été soutenues par la Maison Blanche. Ainsi, l’AGOA, qui expire en septembre 2025, est aujourd’hui en suspens, menaçant les industries exportatrices de pays comme Maurice, Madagascar ou le Botswana. L’administration Trump privilégie désormais des accords bilatéraux réciproques au détriment d’un cadre multilatéral, comme l’a rappelé le responsable américain lors de cette conférence de presse qui a vu la participation de nombreux journalistes africains.