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ECONOMIE | Les pressions inflationnistes se maintiennent

Selon le dernier rapport des services du FMI la croissance pour Madagascar devrait se situer autour de 4,0% en 2023, avec d’assez fortes pressions inflationnistes.


Selon le dernier rapport des services du Fonds Monétaire International (FMI) faisant suite à la fin de leur mission à Madagascar menée par Frédéric Lambert, la croissance devrait se situer autour de 4,0% en 2023, avec d’assez fortes pressions inflationnistes.

L’institution de Bretton Woods estime que divers facteurs comme les chocs exogènes, les impacts des cyclones et la situation des échanges commerciaux, marquée notamment par une mauvaise performance de la filière vanille, devraient maintenir les prix élevés. Par ailleurs, le FMI pousse les autorités à accroître la transparence budgétaire et à renforcer la gouvernance. « Des efforts supplémentaires pour augmenter les recettes, réduire les risques budgétaires, améliorer la gestion des finances publiques et renforcer les filets de sécurité sociale sont nécessaires ».

Pour rappel, le FMI et Madagascar sont parvenus à un accord au niveau des services sur la quatrième revue de la facilité élargie de crédit (FEC) le 19 mai 2023. Des « conclusions préliminaires » ont été rendues publiques avant que les services du FMI établissent un rapport qui, sous réserve de l’approbation de la direction, sera présenté au conseil d’administration pour examen et décision. Cet accord au niveau des services est soumis à l'approbation de la direction du FMI et à l'examen du Conseil d'administration du FMI.

L'achèvement de la revue permettrait le décaissement de 24,44 millions de DTS (environ 32 millions de dollars) à Madagascar pour couvrir les besoins de financement extérieur et budgétaire. L'accord de 40 mois appuyé par la FEC soutient la reprise de Madagascar après la pandémie et fournit un financement pour préserver les dépenses prioritaires. Par un appui au développement des capacités et des conseils stratégiques, il vise à aider les autorités dans leurs efforts pour renforcer la stabilité économique et réduire la pauvreté.

« Après un rebond de 5,7% en 2021, la croissance devrait ralentir à 4,0% en 2022 et 2023, en partie à cause des perturbations liées aux conditions météorologiques, les difficultés du secteur de la vanille, et des incertitudes sur la croissance mondiale. Les pressions inflationnistes continuent de s'accumuler et la dépréciation de l'ariary par rapport au dollar américain s'est accélérée en 2022, malgré les interventions de la Banque centrale (BFM) », ont aussi expliqué les services du FMI.

On sait en outre que le déficit primaire intérieur a atteint 2,8% du PIB en 2022 (contre 1,4% dans le budget révisé de 2022), principalement en raison du non-paiement des droits et taxes à l’importation par les distributeurs de pétrole et de la baisse du recouvrement des impôts intérieurs.


Performances mitigées

Le rapport de mission note également que les performances du programme FEC au cours du second semestre 2022 restent mitigées. Trois des cinq objectifs macroéconomiques quantitatifs ont été atteints. Le plancher des avoirs extérieurs nets de la banque centrale a été manqué de peu. Le critère de solde primaire intérieur a été plus largement dépassé à fin décembre principalement en raison de la faible collecte des taxes douanières pétrolières et ce, malgré les efforts des autorités pour contenir les dépenses. 

Concernant le programme de réformes structurelles des autorités, avec l'assistance technique du FMI, constat est fait que le manuel des investissements publics a été publié. Le rapport de suivi de la Cour des comptes sur la mise en œuvre des recommandations suite aux audits sur les dépenses COVID a été publié le 3 avril, et les modifications nécessaires du cadre juridique des marchés publics pour permettre la collecte et la publication des informations UBO ont été adoptées. Les autorités ont également finalisé et soumis au Parlement un nouveau projet de code minier révisé, conformément aux recommandations de la Banque mondiale et du FMI.

Pour ancrer la stabilité économique et générer une croissance plus forte, durable et inclusive, le FMI encourage les autorités à réduire davantage les risques budgétaires, à améliorer la transparence et la gouvernance budgétaires, à renforcer les filets de sécurité sociale et à améliorer le cadre de la politique monétaire. Pour ce faire, le Fonds rappelle l’engagement des autorités à revenir à la discipline budgétaire afin d’augmenter l'espace budgétaire indispensable pour financer davantage de dépenses propices à la croissance. 

Le FMI attend également que soit reconsidérées dans la prochaine loi de finances certaines mesures fiscales distortives introduites dans le budget 2023, telles que la taxe de sortie sur l'exportation de minerais non renouvelables. Une réduction les délais de règlement des litiges fiscaux, une amélioration de l'exécution des dépenses sociales et d'investissement et une annulation systématique des crédits non utilisés à la fin de chaque exercice budgétaire et un meilleur contrôle de la gestion des entreprises publiques, notamment la compagnie nationale d’eau et d’électricité Jirama, sont aussi demandées.

Enfin, le FMI a noté que dans le contexte d’une inflation élevée, la politique monétaire doit se concentrer sur la stabilité des prix. La banque centrale est, dans ce cadre, appelée à poursuivre sa transition vers un nouveau cadre de politique monétaire de ciblage des taux d'intérêt. « La réussite de cette transition nécessite un renforcement de la communication de BFM afin de mieux ancrer les anticipations des agents économiques, et une réaffirmation de son indépendance ».