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ANKENIHENY - ZAHAMENA | Destin lié à celui d’Andekaleka



Selon les spécialistes, les destins du barrage d’Andekaleka et de l’aire protégée du « Corridor Forestier Ankeniheny-Zahamena » (CAZ) sont liés. La dégradation de la seconde va impacter significativement sur la performance du premier qui joue pourtant un rôle de premier plan sur l’échiquier énergétique du pays.

Le barrage hydroélectrique d’Andekaleka fournit de l’énergie à Antananarivo, Moramanga et Andasibe. Il est également relié au réseau électrique de Toamasina, fournissant un accès à l'énergie le long d’un axe desservant des activités agroindustrielles, minières et portuaires. C’est dire que l’infrastructure alimente une zone qui représente une grosse partie du produit intérieur brut de Madagascar.

Construit en 1981 suite à un investissement de 142,1 millions USD, le barrage d’Andekaleka est alimenté par le fleuve Vohitra qui bénéficie d’un écosystème forestier à proximité. Cette zone forestière prévient le courant contre les risques de sécheresse tout en favorisant la pluie. Une partie de cette forêt à l’est du fleuve est une aire protégée depuis 2015 : le Couloir Forestier Ankeniheny-Zahamena ou CAZ (360 266 ha). À sa construction, Andekaleka disposait d’une capacité de production de 100 MW d’électricité. Cette puissance s’est progressivement réduite ces 30 dernières années pour se situer aujourd’hui autour de 22 MW, représentant une diminution de 78 %. 

Ce phénomène, selon la Fondation pour les aires protégées et la biodiversité de Madagascar ou FAPBM, explique les fréquents délestages, en particulier en saison sèche. Cette perte de capacité résulte directement de la dégradation et de la déforestation des bassins-versants, y compris une partie de l’aire protégée CAZ. 

En 30 ans, 23 675 ha de forêts ont été perdus, amenuisant l’eau du fleuve Vohitra et réduisant le débit annuel du barrage de 76,4 m3 par seconde entre 1980 et 1990 à 42,3 m3 par seconde entre 1990 et 2000. En plus des pertes économiques subies par les consommateurs, la chute de production du barrage a aussi engendré un manque à gagner substantiel pour la compagnie nationale d’électricité, Jirama. On avance la somme de 2 millions de dollars américains par an.