Apis Solutions, société consortiale créée en décembre 2020, est aujourd’hui en contrat avec la ville d’Antananarivo dans le cadre d’un projet privilégiant une approche intégrée « pour répondre aux urgences aux situations complexes et dans le secteur de traitement et de valorisation des déchets ».
Selon Apis, l’initiative consiste à renforcer les capacités et à moderniser le système de gestion et de valorisation des déchets. Le contrat prévoit une gestion intégrée de la chaîne de valeur de la pré-collecte/tri à la source, en amont, jusqu’à la valorisation des déchets et la réhabilitation de la décharge non contrôlée, en aval. Il s’agit également de mener un programme de valorisation en biogaz et composts qui génère des revenus récurrents contribuant à la couverture des coûts de fonctionnement du système, l’amortissement des investissements et, partant, la pérennité de la gestion des déchets. Il y a aussi la génération de crédits carbone monétisables pour financer une partie du coût d’exploitation grâce à l’évitement d’émission de GES.
Le projet d’Apis est présenté comme un choix économiquement et financièrement pragmatique adapté aux capacités financières de la ville. La structuration juridique et financière en PPP concessif permettant d’associer l’enracinement local, la mission et l’autorité à la technicité, l’aptitude à mobiliser des fonds et des compétences, la capacité managériale et organisationnelle d’un consortium privé international. Outre les apports industriels et en mature d’Apis Solutions, par des financements levés auprès d’investisseurs en equity, le projet est financé par des prêteurs (institutions financières de développement) et par des subventions d’organismes internationaux.
« La valorisation en biogaz et en composts est l’option privilégiée par Apis, eu égard au bilan énergétique du pays qui appelle une substitution à l’usage massif du bois énergie et du charbon de bois pour l’industrie et la cuisson, avec des effets dramatiques sur la couverture forestière et eu égard aux besoins d’intrants de l’agriculture. Le volume de déchets urbains à traiter est de 1 500 tonnes / jour, soit un peu moins de 400 000 tonnes / an, dont environ deux-tiers de déchets organiques et verts et dont le taux de collecte est de 60% », a-t-on aussi indiqué.
L’initiative vise à assurer un taux de collecte des déchets urbains de 100%, un assainissement de la décharge par pose de géomembrane, drainage et captage du gaz méthane et une réhabilitation du site en espace vert et zone de développement urbain, une valorisation des déchets organiques et verts en gaz méthane (15 000 tonnes / an à terme) et en composts (40 000 tonnes/an à terme). Le projet est susceptible de générer des réductions de l’ordre de 70.000 Te/CO2 par an, éligibles à l’émission et à la vente de crédits de carbone sur le marché volontaire.