La reprise s’est faite lentement, mais elle est bien là. Nosy-Be est en train de retrouver son rythme de croisière en tant que première destination touristique de Madagascar. De nouveaux marchés, de nouvelles dessertes aériennes, un taux de remplissage encourageant, de nouveaux projets hôteliers et immobiliers, des infrastructures routières en cours de réhabilitation, un aéroport international, un climat social apaisé… les signaux sont positifs.
Les professionnels de l’hôtellerie se réjouissent de voir enfin une vraie relance du tourisme à Nosy Be. Oublié les craintes et les complaintes de ces dernières années, avec deux saisons mortes pour cause de COVID 19. Bien d’établissements hôteliers et de restauration ont fait preuve de résilience et ont pu éviter un dépôt de bilan que l’on annonçait massif. Au contraire, cette pause de longue durée a permis l’émergence de nouveaux projets qui confirme la volonté de Nosy-Be de se positionner sur un tourisme un peu plus luxueux.
Après une saison blanche, puis une saison noire, le tourisme nossibéen a retrouvé de la couleur à partir de 2022. Il est résolument bleu et aussi vert, avec une stratégie orientée vers le balnéaire et la nature. La situation continue à s’améliorer en 2023. La pré-saison a connu un embelli avec un taux de remplissage à 70% pour certains hôtels qui travaillent avec les émetteurs étrangers. Madagascar a enregistré 30 000 touristes italiens en avril 2023 dont la plupart sont passés par Nosy Be, soit environ le double de toute l’année 2022.
Les touristes qui choisissent spécifiquement la destination sont en nette hausse. La fréquentation est fluctuante durant l’année, mais le meilleur reste à venir. Sortie de crise et de nouvelles menaces pour le tourisme À Nosy-Be, les hôteliers comptent sur le cœur de saison pour entériner la relance du secteur tourisme. Une hausse d’au moins 100 % du niveau de présence de la clientèle étrangère est attendue. Le tourisme à Nosy-Be a déjà connu des relances spectaculaires. En 2018, le secteur a connu un bond de 70%. Des établissements d’hébergement étaient remplis à plus de 90%.
Aujourd’hui, un objectif de 100 000 touristes sur l’ile n’est pas un mirage. Les professionnels du tourisme se sont adaptés aux nouvelles configurations du marché. L’offre a été marquée par un repositionnement vers le tourisme de luxe, d’une part, et une formule abordable qui mise sur le nombre, d’autre part. Les hôtels à 4 étoiles et les prestations 5 étoiles au cœur de la nature attirent une nouvelle clientèle. Avions privés viennent débarquer ces passagers fortunés. À l’opposé, les vols charters ont augmenté. Dernier en date, un avion de la compagnie LOT a amené des dizaines de touristes de Pologne.
Retour progressif à la normale
Le secteur tourisme reste le premier pourvoyeur d’emplois à Nosy-Be. Le secteur formel emploie plus de 2500 salariés dans les hôtels-restaurants. La prestation de services liés au tourisme crée des emplois directs mais peut mieux faire, la faute à la concurrence de l’informel. À côté des professionnels déclarés, il y a de plus en plus de prestataires informels qui disposent pourtant des matériels et équipements nécessaires pour les activités de loisirs nautiques. Les emplois indirects sont dans les domaines de la pêche, l’artisanat, le commerce et les loisirs. Ils souffrent directement des crises traversées par le secteur touristique.
En 2019, Madagascar a accueilli 348 000 touristes. Premier émetteur du pays, on retrouve les Italiens (42%) et les Français (35%). Une grande partie des touristes italiens visitent Nosy-Be. En 2022, le redémarrage s’est fait en douceur. Madagascar a accueilli 130 000 touristes. Nosy-Be a peu profité de ce début de relance et n’a pas atteint le seuil des 50 000 espérés. La desserte aérienne n’a pas repris de manière spontanée. Les compagnies aériennes ont fait preuve de prudence pour ce qui est de l’attractivité de la destination.
La performance du secteur dépend directement de l’accessibilité de l’ile par des vols réguliers. Durant le premier semestre 2023, l’ile aux parfums a constaté un embelli incontestable et devrait dépasser les 60 000 arrivées. Avant la pandémie, 140 000 arrivées de voyageurs italiens étaient enregistrées, une forte présence qui s’expliquait par les vols directs hebdomadaires reliant Milan à Nosy-Be. Ces touristes sont hébergés principalement par les grands établissements hôteliers tenus par des opérateurs italiens. Ces fleurons de l’industrie touristique sur l’ile se nomment Andilana Beach, le plus grand complexe hôtelier de la place, Exora Beach Hôtel (Photo), Home Résidence, Palm Beach Hôtel, Amarina Hôtel, Corail Noir, Loharano ou encore les établissements du groupe Sound’s Hotel.