Alors que les émissions de méthane dans la région continuent d'augmenter et que les financements existants ne permettent pas d'atteindre les objectifs climatiques internationaux et de respecter l'Accord de Paris, le rôle des banques multilatérales de développement (BMD) est appelé à se renforcer pour soutenir les initiatives de réduction du méthane.
Une nouvelle étude d'AfriCatalyst révèle que les banques multilatérales de développement (BMD) devraient allouer seulement 2,4 % de leurs actifs pour répondre aux 48 milliards de dollars de financement annuel nécessaires à la réduction des émissions de méthane d'ici à 2030.
Les émissions de méthane qui constituent une menace importante, mais insuffisamment financée, pour la résilience climatique de l'Afrique, qui ne recevra qu'environ 1 % du financement mondial pour le climat en 2021-2022, soit approximativement 13,7 milliards de dollars.
Selon le rapport, un financement ciblé pour la réduction du méthane pourrait apporter des avantages significatifs aux pays du continent, dont Madagascar, en s'attaquant à la fois aux impacts environnementaux et sanitaires.
Par exemple, une réduction de 50 % des émissions de méthane d'ici à 2030 dans les 19 pays responsables de 80 % des émissions de méthane en Afrique nécessiterait 10 milliards de dollars, mais se traduirait par des avantages économiques et sociaux estimés à 4 300 dollars par tonne de méthane évitée.
Dans la région, les émissions de méthane proviennent essentiellement de l'agriculture (50,6 %), de l'énergie (34,2 %) et des déchets (15,2 %), la plus forte concentration étant observée dans 19 pays seulement.
Le méthane ayant un potentiel de réchauffement planétaire 80 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone, il contribue largement au changement climatique, entraînant des phénomènes météorologiques extrêmes, une mauvaise qualité de l'air et des problèmes de santé tels que les maladies respiratoires.
A signaler que Madagascar vient de confirmer son adhésion au Global Methane Pledge (GMP). Le pays ambitionne de réduire ses émissions de méthane de 30 % d’ici 2030.
Selon le ministre de l’Environnement et du Développement Durable, Max Andonirina Fontaine, cette décision place la Grande Ile parmi les pays signataires de cette initiative mondiale visant à limiter les émissions de méthane, un gaz responsable d’environ un tiers du réchauffement climatique d’origine humaine.
Le pays rejoint également la Coalition pour le Climat et l’Air Pur (CCAC), ce qui lui permettra de bénéficier d’un appui technique et financier pour ses actions en faveur de la transition énergétique et climatique.