Plus de 95% des ménages malgaches utilisent du charbon de bois et du bois pour cuisiner. Une situation qui impacte gravement l’écosystème environnemental du pays et met en péril des secteurs clés comme l’agriculture et le tourisme.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la pollution de l’air intérieur, causée en grande partie par l’utilisation de ces combustibles nocifs, est la deuxième cause de décès prématuré en Afrique subsaharienne et est responsable d’environ 700 000 décès par an, principalement chez les femmes et les enfants de moins de cinq ans. Pour la Grande Ile, l’utilisation massive du charbon de bois et du bois est aussi responsable de plusieurs milliers de décès chaque année.
C’est dans ce contexte que le pays et ses partenaires s’activent pour promouvoir la cuisson propre. Dernièrement, Africa50, la Banque africaine de développement et le Fonds de l’OPEP pour le développement international ont signé une lettre d’intention avec le gouvernement de Madagascar pour accroître la capacité de production de bioéthanol du pays. Cette lettre vise à soutenir la transformation du paysage énergétique de Madagascar au profit de millions de personnes qui dépendent de combustibles de cuisson dangereux.
Les partenaires entendent notamment construire et moderniser les infrastructures de production et en renforçant les chaînes d’approvisionnement afin de faciliter l’accessibilité et la disponibilité pour les consommateurs. Le programme améliorera l’accès à des combustibles de cuisson propre, en particulier dans les zones éloignées et mal desservies, et réduira la dépendance à l’égard des combustibles polluants, qui contribuent à produire des effets néfastes sur la santé et le climat.
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Pour le ministère en charge de l’Energie, « l’utilisation généralisée de combustibles nocifs à Madagascar a de graves répercussions sur la santé, le genre et le climat. Nous sommes fiers de faire partie de ce partenariat, qui augmentera l’accès aux combustibles de cuisson propre et contribuera à préserver la santé et le bien-être de nos citoyens. »
« L’introduction d’appareils de cuisson propres, efficaces et abordables améliorera considérablement la santé publique, réduira les effets néfastes sur l’environnement et favorisera l’autonomisation des femmes. »
Mais améliorer sensiblement l’accès aux combustibles de cuisson propre à Madagascar demeure un grand défi. Il concerne plus de 3 millions de ménages et nécessité des centaines de millions de dollars d’investissement. « Il est important d’appuyer Madagascar dans le cadre d’efforts plus larges visant à développer rapidement des infrastructures critiques qui limiteront la déforestation et le changement climatique, tout en améliorant les moyens de subsistance », ont fait remarquer les partenaires du pays.