Les entreprises opérant à Madagascar s’attendent, pour ce dernier trimestre de l’année, à une hausse des ventes (+ 7,3 %) et des commandes (+ 17,3 %). C’est ce que révèle l’enquête sur la conjoncture économique menée par Banky Foiben’i Madagasikara (BFM).
Ce dynamisme des ventes est surtout attendu dans le secteur tertiaire, lequel affiche un solde d’opinion de + 13,4 %. Sous l’angle de l’analyse par la taille, les soldes d’opinion sont respectivement de + 30,3 % pour les entreprises de taille moyenne, de + 10,6 % pour les micros entreprises et de + 2,5 % pour les grandes entreprises.
Concernant les commandes, les dirigeants des entreprises du secteur tertiaire apparaissent comme les plus optimistes, avec un solde d’opinion de + 25,1 %. Cet avis est également partagé par les entreprises de taille moyenne et les grandes entreprises : soldes d’opinion respectifs de + 24,8 % et de + 18,4 %.
Ces perspectives favorables sur les commandes incitent les chefs d’entreprises à investir (solde d’opinion de + 18,9 %). Néanmoins, ce sont principalement les entreprises des secteurs tertiaire et primaire qui se montrent les plus concernées, en affichant des soldes d’opinion respectifs de + 30,2 % et de + 20,4 %.
Par catégorie d’entreprise, les chefs d’entreprises de taille moyenne (solde d’opinion de + 15,8 %) et les grandes entreprises (solde d’opinion de + 23,9 %) sont les plus enthousiastes à investir. En matière d’embauche, les chefs d’entreprises restent globalement prudents, avec un solde d’opinion de – 7,4 %. Les avis varient selon le secteur.
Le solde d’opinion est de +23,0 % pour le primaire, de + 22,7 % pour le secondaire, et de – 16,7 % pour le tertiaire. En fonction de la taille des entreprises, seuls les chefs d’entreprises de taille moyenne envisagent de renforcer leurs équipes, avec un solde d’opinion de + 12,9 %.
Pour une stabilité des prix
On sait en en outre que les perspectives d’une hausse des coûts des matières premières sont largement partagées par tous les secteurs : soldes d’opinion respectifs de + 69,8 %, de + 27,6 % et de + 68,2 % pour le primaire, le secondaire et le tertiaire.
Cette anticipation à la hausse des coûts des matières premières est également constatée au sein de toutes les catégories d’entreprises, mais à des niveaux différents : + 31,6 % pour les microentreprises, + 28,1 % pour les petites entreprises, + 42,5 % pour les entreprises de taille moyenne et + 71,1 % pour les grandes entreprises.
Une hausse des salaires est envisagée par le tiers des entreprises enquêtées (38,1 %), tandis que la majorité (60,1 %) prévoient une stabilité. Le solde d’opinion pour cette rubrique est de + 36,4 %. En résumé, environ 63,9 % des entreprises anticipent une hausse de leur coût unitaire de production, ce qui se traduit par un solde d’opinion de + 61,8 %.
Cette hausse est unanimement attendue dans tous les secteurs, avec des soldes d’opinion de + 85,4 % pour le primaire, de + 49,4 % pour le secondaire, et de + 62,3 % pour le tertiaire.
Pour garder leur part de marché, les deux tiers des chefs d’entreprises opteraient pour une stabilité de prix de leur produit et service. Dans ce contexte attendu, environ 61,8 % des entreprises déclarent ne pas prévoir de modifier leur prix de vente, tandis que 34,1 % envisagent de les augmenter, ce qui donne un solde d’opinion de + 31,8 %.
Cette tendance se répartit comme suit entre les secteurs : + 16,7 % pour le primaire, + 20,7 % pour le secondaire et + 35,6 % pour le tertiaire. En termes de taille, les grandes entreprises se montrent les plus enclines à augmenter leurs prix (+ 37,8 %), suivies par les entreprises de taille moyenne (+ 20,3 %), les microentreprises (+ 15,2 %) et enfin les petites entreprises (+ 10,0 %).
Hausse attendue des bénéfices
BFM estime ainsi qu’une lueur d’espoir semble émerger concernant une amélioration des bénéfices. Pour ce dernier trimestre de l’année, un solde d’opinion de + 14,5 % sur le bénéfice a été enregistré. Ces perspectives marqueraient une rupture avec les baisses successives de bénéfices constatées depuis le début de l’année.
Les meilleures performances sont attendues dans le secteur tertiaire, où le solde d’opinion a atteint de + 26,5 %, notamment au sein des grandes entreprises, qui affichent un solde d’opinion de + 22,0 %.
Cependant, les chefs d’entreprise ont constaté une détérioration des conditions exigées par les banques pour l’accès aux crédits au cours du troisième trimestre. Concernant l’évolution des conditions d’accès aux crédits bancaires, environ 28,7 % des entreprises ont observé une détérioration par rapport au précédent trimestre, tandis que 4,9 % ont noté une amélioration.
Cela se traduit par un solde d’opinion global négatif de – 23,9 % concernant les conditions d’accès aux crédits. Cette situation devrait se maintenir jusqu’à la fin de cette année, avec un solde d’opinion négatif de – 8,6 % entre les deux trimestres consécutifs.
A rappeler enfin que l’Indicateur synthétique des Activités des Entreprises (IAE) s’est établi à 1,7 % au troisième trimestre 2024, contre 17,2 % au deuxième trimestre et 19,8 % dans les prévisions. La classification par taille des entreprises révèle un recul pour les micros et petites entreprises, tandis qu’une hausse a été enregistrée pour les entreprises de taille moyenne.
Les grandes entreprises, quant à elles, ont connu une quasi-stabilité, avec un IAE de 0,9 %. Selon le secteur d’activité, le secteur secondaire a subi une baisse d’activité marquée, avec un solde d’opinion agrégé de – 24,8 %, alors que le secteur tertiaire a affiché une progression, avec un indicateur de 7,6 %.