Grâce à des initiatives innovantes, des entrepreneurs locaux améliorent les conditions de vie des communautés dans les écovillages du sud de Madagascar, tout en développant leur économie.
A noter que le concept d'écovillage mis en œuvre par l'UNICEF est financé par les Comités Nationaux pour l'UNICEF de Belgique, des Pays-Bas, du Royaume-Uni, de France, d'Andorre et d'Allemagne, ainsi que par les fondations Moondance et Eleva.
Dans le village d’Ankaranabo, Tolisoa Fostine, couturière passionnée, a su répondre à un besoin crucial des femmes et des jeunes filles de sa communauté. Elle fabrique et vend des serviettes hygiéniques lavables et résistantes, qui offrent une alternative plus saine et durable aux morceaux de tissus utilisés par les femmes auparavant.
« Ces serviettes nous permettent de nous sentir bien et à l'aise pendant nos règles et les femmes du village s'en procurent avec plaisir »,
explique-t-elle.
Tolisoa n’est pas seule dans cette initiative : trois autres femmes du village se sont jointes à elle, renforçant ainsi l’impact de leur activité. Chaque semaine, elles vendent une vingtaine de serviettes, un chiffre qui peut grimper à 50 lorsqu’elles se déplacent dans les marchés des villages environnants pour promouvoir leurs produits. Ces serviettes, bien plus qu’un simple produit, sont devenues un outil essentiel pour la santé et le bien-être des filles du village.
L’accès aux produits d’hygiène menstruelle n’est qu’une partie de l’amélioration des conditions de vie dans ces écovillages. La construction de latrines, équipées d’une douche de qualité, dans les établissements scolaires complète cette approche holistique, assurant que les filles puissent gérer leur menstruation dans des conditions décentes.
Elina, 13 ans, est l'une des filles qui utilisent les serviettes fabriquées par Tolisoa. « Ces serviettes et la douche à l’école nous aident beaucoup. Cela fait partie du respect de notre dignité et nous permet de rester concentrées sur nos études », témoigne-t-elle.
Des entrepreneurs au service de la santé
Dans le même village, Rivo et Mara, deux maçons engagés, jouent un rôle clé dans l’amélioration des conditions sanitaires de la communauté. Ils fabriquent des « dalles san plat » pour les latrines, contribuant ainsi à la lutte contre la défécation en plein air et la propagation des maladies. Bien que leurs marges bénéficiaires soient faibles, ils restent déterminés à offrir ce service vital et sont convaincus que cette activité pourrait s’étendre à long terme.
« Notre travail est essentiel pour la santé publique, et même si nous ne gagnons pas beaucoup, nous sommes fiers de pouvoir aider notre village », affirme Rivo. Leur ambition est de développer cette activité à plus grande échelle, afin d’étendre leur impact au-delà d'Ankaranabo et de contribuer à l’amélioration des conditions de vie dans cette région qui, depuis longtemps est considérée comme n’ayant que peu d’opportunités à offrir à ceux qui souhaitent se lancer dans des projets entrepreneuriaux.
Dans ces écovillages du sud de Madagascar, l'entrepreneuriat local, soutenu par des programmes de renforcement des capacités et des infrastructures durables, change progressivement le visage des communautés tout en plaçant la santé, l’hygiène et le bien-être des enfants au cœur des préoccupations.
« Je suis reconnaissante pour les formations et les accessoires que nous avons reçus, cela nous a permis de démarrer nos activités. Mais nous avons encore besoin d'un petit coup de pouce, notamment en termes d'encadrement, pour continuer à développer notre activité »,
conclut Tolisoa.
Source : Unicef Madagascar
