Si l’on se réfère aux dernières actualités marquées surtout par la “baisse surprise” du prix à la pompe, le mécanisme d'ajustement des prix est déjà une réalité.
Toutefois, le ministère chargé des hydrocarbures a laissé entendre que dans le cadre de l’application du principe de révision périodique des prix, l’administration priorise l’équilibre entre la protection des consommateurs et la réduction des dépenses publiques.
Ces derniers jours, les autorités ont lancé une campagne de communication soutenant que tout sera fait pour que la révision des prix à la pompe ne dégrade davantage le pouvoir d’achat des ménages, notamment les plus vulnérables. En outre, les responsables des départements ministériels concernés ont affirmé que les négociations avec les bailleurs de fonds se focalisaient sur la manière de mettre en œuvre ce mécanisme exigé pour l'obtention de la Facilité Élargie de Crédit du Fonds Monétaire International (FMI).
La porte-parole de la présidence est même montée sur le plateau de la télévision nationale pour, a-t-elle expliqué, donner des éclairages nécessaires quant aux tenants et aboutissants de cette mesure. Elle a aussi rapporté que le président de la République discute avec les partenaires techniques et financiers concernant les ventilations de ce fameux mécanisme. Et cette proche collaboratrice du chef de l’Etat d’ajouter qu’il fallait prendre une décision par rapport à l’ajustement des prix à la pompe et que des actions d’accompagnement sont prévues dans le cadre de la mise en œuvre d’une stratégie sur le plan social.
Recommandations du FMI
Mais quelles sont précisément ces actions ? On sait notamment que la révision des prix se fera de manière périodique et qu’un plafond a été décidé pour éviter les hausses trop élevées. En tout cas, les nouveaux tarifs affichés depuis samedi à minuit sont de 5760 ariary pour le litre d’essence, soit une petite baisse de 140 ariary. Pour le gasoil, le nouveau prix affiché est de 4700 ariary, soit une diminution de 200 ariary par rapport à l’ancien prix.
De leur côté, les transporteurs ont déjà fait savoir qu’ils pourraient réagir en cas de hausse des prix à la pompe dans la mesure où ils sont déjà submergés par les charges et que leurs marges bénéficiaires ont rétréci significativement ces dernières années. Rappelons par ailleurs que le FMI – dans ses recommandations émises au mois de juillet de l’année dernière, a insisté sur la nécessité d’engager un ajustement des prix du carburant pour assurer “la bonne mise en œuvre du programme économique” financé par la FEC.
Selon le Fonds, maintenir des prix artificiellement bas engendre des subventions coûteuses pour l’État, réduisant sa capacité à investir dans des secteurs prioritaires. Trois mois plus tard, l’institution est revenue à la charge pour “la mise en place d’un mécanisme d’ajustement automatique des prix à la pompe”. Dans ce contexte, la population espère que le prix actuel se maintienne le plus longtemps possible et que d’autres mesures fortes soient prises pour faire baisser notamment le prix du riz, l’autre denrée stratégique qui impacte significativement le panier de la ménagère.