Il y a quelques jours, Madagascar a célébré comme d’autres pays la Journée Mondiale de l’écriture manuscrite. Le Musée de la Photo a saisi cette occasion pour rendre hommage à cet art qui a traversé les siècles et qui fait partie de notre patrimoine culturel.
Rappel est fait que l'écriture à Madagascar trouve ses racines au XVIe siècle avec les manuscrits sorabe des Antaimoro, rédigés en caractères arabes. Ces écrits, servant principalement à transcrire des prières et généalogies, restent rares dans leur évocation d'événements historiques. En 1815, le règne de Radama Ier marque un tournant décisif : l’adoption de l’alphabet latin inaugure l’écriture officielle de la langue malgache. Ce processus est soutenu par les missionnaires anglais, qui contribuent à la transcription du malgache en caractère latin.
L’introduction de l’imprimerie en 1828 accélère la diffusion de cette nouvelle écriture, permettant la publication des premiers textes malgaches, parmi lesquels les traductions bibliques de 1835. Sous le règne de Ranavalona Ière (1828-1861), des manuscrits royaux, des généalogies et des récits historiques sont transcrits, dont le testament d'Andrianampoinimerina, précieux témoin de l’histoire malgache. C'est à cette époque que la littérature se transforme en s’organisant autour de nouvelles formes : presse, fascicules et romans, abordant des thèmes sociaux et culturels. En 1866, la presse prend une nouvelle direction avec la publication d’un périodique, devenu un vecteur important de la littérature moderne, offrant aux écrivains un espace pour publier poèmes, nouvelles et réflexions politiques.
Le Musée de la Photo a illustré cette plongée dans le passé de la littérature de la Grande Ile par la célèbre photographie prise par Ramilijaona en 1930. A savoir par ailleurs que créé en association Loi 1960 depuis 2013, le Musée de la Photographie de Madagascar s’est donné pour mission de numériser les photographies prises à Madagascar entre 1860 et 1960 pour, d’une part préserver et valoriser le patrimoine photographique malgache et d’autre part, favoriser l’appropriation par les Malgaches de leur histoire.
Le Musée propose aux visiteurs quatre salles de projection qui diffusent des films thématiques, réalisés à partir de photographies issues de la base de données du Musée. Ainsi on trouvera par exemple un film sur l’histoire des principales villes malgaches, un autre sur les grands personnages du XIXème siècle à Antananarivo, un autre sur l’âge d’or de la photographie dans les années 1930 à Madagascar. Les films sont proposés en plusieurs langues, selon le public présent. En outre, une grande salle d’exposition et le jardin du Musée permettent d’accueillir des expositions temporaires. Une place particulière est ainsi dédiée à l’accueil d’un photographe contemporain, qu’il soit malgache ou étranger : c’est son regard sur le pays sur la Grande île qui sera partagé avec les visiteurs.