En attendant le 45ème sommet des chefs d’Etat, le Conseil des ministres de la SADC a rappelé les priorités économiques et diplomatiques de l’organisation régionale dans un contexte riche en incertitudes. Madagascar a pris la présidence tournante de ce Conseil, représenté par la ministre des Affaires Etrangères, Rafaravavitafika Rasata.
Les Etats membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) dépendent encore trop de l’aide externe à l’organisation régionale. C’est le constat qu’a fait le Secrétaire exécutif de la SADC, Elias Magosi. Ce dernier a appelé à favoriser l’autonomie régionale dans un contexte mondial secoué par « la montée des tensions politiques, les perturbations commerciales, les hausses de tarifs douanier, les alliances changeantes, et la forte baisse des financements extérieurs.
L’urgence d’investir dans sa propre résilience est une évidence pour la SADC. « Nos chances sont meilleures lorsque nous dépendons davantage de nos propres ressources que de l’aide extérieure, sur laquelle nous n’avons absolument aucun contrôle », a affirmé Elias Magosi. La 24ème réunion du Comité des ministres du Commerce de la SADC, tenue à Harare en juin 2025, a vu les pays membres s’engager à stimuler l’industrialisation, la création de valeur ajoutée et le commerce régional de biens et de services. Le Secrétaire exécutif a appelé les pays membres à intensifier le commerce intra-régional et à investir dans des infrastructures qui accélèrent l’intégration.
La ministre des Affaires Etrangères de Madagascar, fraichement investie à la tête du Conseil des ministres de la SADC, a promis de la continuité. « Notre mandat sera clair et aligné sur les priorités régionales, aligné au plan indicatif régional », a déclaré Rafaravavitafika Rasata. Elle a rappelé les grands défis à faire face comme la relance économique, industrialisation trop lente, un faible commerce régional, les questions de sécurité. Explication a aussi été donnée que la stratégie revendiquée par Madagascar est en adéquation avec les ambitions de la SADC, à savoir l’industrialisation pour transformer les matières premières, la transformation agricole pour nourrir la population, la transition énergétique, la résilience face aux chocs économiques, politiques et sécuritaires.
Le Plan indicatif régional appliqué au développement stratégique de la SADC a besoin d’un financement de 624,5 millions de dollars. Les apports attendus des pays membres n’atteignent que 89 millions de dollars. Au cours de l’exercice 2024/25, le Secrétariat de la SADC a mobilisé plus de 194 millions de dollars auprès de partenaires extérieurs. Les déficits de financement et « l’engagement de la SADC à bâtir une communauté compétitive, inclusive et industrialisée » seront aux menus de la réunion d’Antananarivo.
