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FILIERE AVICOLE | Fragilisée par le prix du maïs

La hausse significative du prix du maïs à Madagascar fragilise sérieusement la filière avicole. Consciente de l’urgence de la situation, l’Interprofession Aviaire de Madagascar (IPA) a annoncé la mise en œuvre de deux mesures fortes afin de préserver l’équilibre du secteur et d’assurer la continuité de l’approvisionnement en produits de base tels que le poulet et les œufs.


La hausse significative du prix du maïs à Madagascar fragilise sérieusement la filière avicole. Consciente de l’urgence de la situation, l’Interprofession Aviaire de Madagascar (IPA) a annoncé la mise en œuvre de deux mesures fortes afin de préserver l’équilibre du secteur et d’assurer la continuité de l’approvisionnement en produits de base tels que le poulet et les œufs.


La première décision concerne l’importation de maïs. En choisissant d’ouvrir cette voie, l’IPA entend garantir l’accès immédiat à une ressource indispensable à l’alimentation animale. En effet, le maïs constitue l’ingrédient principal des rations destinées à la volaille. Or, la hausse rapide de ses prix sur le marché local mettait en péril les exploitations, risquant d’entraîner une augmentation incontrôlable du prix du poulet et des œufs, produits de consommation courante pour des millions de familles malgaches. La seconde mesure est la suspension temporaire de l’achat de maïs local. Selon l’IPA, cette décision vise à casser la dynamique spéculative qui a contribué à la flambée des prix. En stoppant momentanément les transactions locales, le groupement espère stabiliser le marché, éviter les excès de certains intermédiaires et redonner de la visibilité aux éleveurs. 


Selon les explications fournies, cette stratégie de court terme apparaît essentielle pour prévenir toute rupture d’approvisionnement et protéger les ménages contre une hausse brutale du coût de la vie. Cependant, l’IPA précise que l’importation ne doit pas être considérée comme une solution pérenne. Elle répond à une urgence, mais ne peut suffire à assurer la sécurité alimentaire et la résilience de la filière avicole sur le long terme. Pour l’organisation, il est impératif de repenser et de renforcer durablement la filière maïs à Madagascar. Parmi les leviers identifiés, l’accès au foncier agricole constitue une priorité. De nombreux producteurs se heurtent encore à des difficultés d’acquisition ou de sécurisation de leurs terres, freinant ainsi les investissements et la productivité. 


En parallèle, l’amélioration des techniques culturales et l’introduction de systèmes d’irrigation performants pourraient considérablement accroître les rendements, réduire la dépendance aux aléas climatiques et stabiliser l’offre nationale. L’IPA souligne également l’importance des infrastructures de stockage. Une meilleure conservation des récoltes permettrait de réduire les pertes post-récolte, d’assurer une disponibilité plus régulière du maïs tout au long de l’année et de limiter les fluctuations excessives des prix. Enfin, la coordination entre les différents acteurs — producteurs, transformateurs, éleveurs et autorités publiques — apparaît indispensable pour bâtir une filière intégrée, compétitive et durable.


À travers ces mesures immédiates, l’Interprofession Aviaire de Madagascar affirme montrer sa volonté de défendre à la fois les intérêts des exploitations avicoles et ceux des consommateurs. Dans un pays où le poulet et les œufs constituent une source importante de protéines, préserver la stabilité de la filière n’est pas seulement une question économique, mais aussi un enjeu de sécurité alimentaire et sociale. La situation actuelle rappelle aussi la nécessité d’investir dans une agriculture résiliente et adaptée aux réalités locales. Si l’importation de maïs permet de gagner du temps, l’avenir de la filière avicole dépendra surtout de la capacité du pays à renforcer sa production nationale de maïs, pierre angulaire d’une alimentation accessible et durable pour tous.