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MINERAUX CRITIQUES | Investir dans les chaînes de valeur

 

L’Afrique australe, dont Madagascar préside l'organisation régionale - la SADC - depuis le mois dernier, abrite une part importante des réserves mondiales des minéraux critiques. Mais la région peine à attirer les financements nécessaires pour développer ses chaînes de valeur.


L’Afrique australe, dont Madagascar préside l'organisation régionale - la SADC - depuis le mois dernier, abrite une part importante des réserves mondiales des minéraux critiques. Mais la région peine à attirer les financements nécessaires pour développer ses chaînes de valeur.


Le Forum économique mondial (WEF) propose une coordination renforcée entre les pays d’Afrique australe pour débloquer les investissements nécessaires au développement des minéraux critiques dans la sous-région. Dans un rapport publié le vendredi 29 août en collaboration avec la Banque de développement de l’Afrique australe (DBSA), l’institution estime qu’un front uni est indispensable pour harmoniser les réglementations, rassurer les investisseurs et accélérer la mise en place de chaînes de valeur locales.


Entre janvier et juin 2025, le WEF et la DBSA ont mené des consultations et ateliers avec les parties prenantes de la sous-région pour identifier les défis de financement et y proposer des solutions. Il est recommandé aux gouvernements de réduire la fragmentation réglementaire en s’appuyant sur des cadres communs comme le Protocole minier de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC). Ce protocole harmonise les politiques grâce à l’échange d’informations, la promotion de la participation du secteur privé, la protection de l’environnement, et la santé/sécurité au travail.


Le document met aussi en lumière des exemples à suivre comme le corridor ferroviaire de Lobito. Reliant l’Angola, la République démocratique du Congo et bientôt la Zambie, ce projet soutenu par l’Union européenne, les États-Unis et la DBSA réduit les coûts logistiques liés aux exportations du cuivre et du cobalt vers les marchés internationaux, tout en stimulant la transformation locale et la création d’emplois. Le WEF y voit un modèle de partenariat transfrontalier capable de sécuriser les chaînes de valeur des minéraux critiques et d’accroître l’attractivité de l’Afrique australe.


L’Afrique subsaharienne héberge environ 30% des réserves mondiales de minéraux critiques. La majeure partie de ce potentiel se trouve en Afrique australe, où la RDC détient plus de la moitié des réserves mondiales de cobalt, tandis que la Zambie, le Botswana, l’Afrique du Sud, la Namibie, le Mozambique et Madagascar disposent d’importantes ressources en cuivre et graphite. En 2024, les dépenses d’exploration en Afrique se sont élevées à 1,3 milliard USD, soit 10,4% du total mondial. « La part des pays d’Afrique australe était encore plus faible. À titre de comparaison, l’Australie et le Canada ont attiré respectivement 2 milliards et 2,5 milliards de dollars, soit 16% et 20% des dépenses mondiales » souligne le document.


A savoir enfin que les nombreux rapports soulignent que Madagascar possède un fort potentiel en minéraux critiques tels que le nickel, le cobalt, l'ilménite (source de titane), le graphite et les terres rares. Mais le pays est appelé à s'activer pour attirer des investissements et à développer des partenariats pour exploiter ces ressources stratégiques. Son adhésion au Mineral Security Partnership Forum en juin 2025 est saluée. Cependant, l'exploitation de ces minéraux critiques soulève de vives préoccupations environnementales et sociales, comme des cas de contamination par l'uranium et des conditions de travail précaires, notamment dans les mines de mica