Une mission du Fonds monétaire international (FMI) séjourne actuellement à Madagascar dans le cadre d’un exercice de « fact finding », une étape qualifiée de cruciale visant à évaluer l’état d’avancement des réformes économiques engagées par le pays. L’enjeu est de taille : consolider la mise en œuvre des accords de financement conclus avec l’institution de Bretton Woods et assurer la continuité de l’appui budgétaire et technique dont dépend en partie la stabilité macroéconomique nationale.
Au centre des discussions figurent plusieurs priorités stratégiques : l’amélioration de la gouvernance, la réforme du secteur énergétique, la gestion des finances publiques et le renforcement de la résilience face aux changements climatiques. Autant de chantiers essentiels pour une économie malgache en quête de stabilité et de croissance inclusive. Pour rappel, le FMI et Madagascar avaient conclu, fin juillet 2025, un accord ouvrant la voie au décaissement de 108 millions de dollars. Ce financement, vital pour soutenir la balance des paiements et financer les réformes structurelles, n’est toutefois pas inconditionnel. Il est assorti d’exigences claires, notamment des progrès tangibles dans la gouvernance et le secteur de l’énergie, deux domaines identifiés comme des freins majeurs au développement.
Le secteur énergétique malgache, marqué par une dépendance persistante aux hydrocarbures importés et des infrastructures vieillissantes, pèse lourdement sur les finances publiques. Les réformes attendues visent à améliorer la viabilité financière de la compagnie nationale d’électricité, à encourager les investissements dans les énergies renouvelables et à garantir un meilleur accès des populations à une énergie fiable et abordable. L’autre grand axe d’intervention concerne la gouvernance et la transparence dans la gestion des affaires publiques. En janvier-février 2025, une mission d’assistance technique du FMI s’était déjà penchée sur la question, formulant une série de recommandations. Celles-ci concernent notamment le renforcement des institutions de contrôle, la modernisation des procédures de passation des marchés publics et la lutte contre la corruption.
Ces enjeux restent au cœur des préoccupations, car la faiblesse institutionnelle et la mauvaise gouvernance sont régulièrement pointées comme des freins à l’investissement privé et à la mobilisation de l’aide internationale. L’accompagnement du FMI, s’il est suivi d’effets concrets, pourrait contribuer à restaurer la confiance des partenaires techniques et financiers. La mission actuelle s’intéresse également à la résilience de Madagascar face aux changements climatiques. Pays parmi les plus exposés aux cyclones et aux catastrophes naturelles, la Grande Île doit renforcer ses capacités d’adaptation et intégrer le risque climatique dans ses politiques budgétaires et économiques.
Dans le même temps, la gestion des finances publiques demeure une priorité afin d’assurer une meilleure mobilisation des recettes fiscales et une allocation plus efficace des ressources. Le FMI insiste sur la nécessité de poursuivre les réformes fiscales, d’améliorer la transparence budgétaire et de réduire les déficits qui pèsent sur la dette publique. Selon une source proche du dossier, la mission de « fact finding » en cours doit permettre d’évaluer la crédibilité des engagements pris par les autorités et de décider des prochains appuis financiers. Pour le pays, réussir ce virage conditionne non seulement la mobilisation de plus de ressources, mais aussi la capacité à restaurer la confiance des investisseurs et à tracer une trajectoire de croissance plus durable et équitable.