Fin septembre, le biologiste et ornithologue malgache Dr Lily-Arison René de Roland a été distingué par le prestigieux prix Nobel de la conservation animale, une reconnaissance internationale majeure qui salue plusieurs décennies d’engagement en faveur de la biodiversité. L’un des aspects les plus remarquables de la carrière de celui est devenu un véritable modèle pour les jeunes scientifiques réside dans sa capacité à redécouvrir des espèces que l’on croyait disparues.
Cette distinction, considérée comme l’équivalent d’un Nobel pour la protection de la nature, consacre un parcours exceptionnel au service des espèces menacées et des écosystèmes de Madagascar. Déjà nommé en mai parmi les six finalistes du Prix d’Indianapolis, l’une des distinctions les plus respectées au monde dans le domaine de la conservation animale, le Dr René de Roland était le seul représentant africain à figurer sur la liste. Cette sélection, suivie de la remise du Nobel de la conservation, marque une étape historique pour la science malgache et africaine. Le chercheur rejoint ainsi le cercle restreint des personnalités qui ont œuvré avec rigueur et passion pour la préservation du patrimoine naturel mondial.
Le Dr Lily-Arison n’en est pas à sa première distinction. En 2023, il avait déjà été honoré du National Geographic Society/Buffet Award, qui récompense les leaders engagés dans la protection de la faune sauvage. Son parcours illustre une constance rare : depuis plus de trente ans, il consacre sa carrière à la recherche, à la sensibilisation et à la restauration d’espèces emblématiques de Madagascar, île mondialement reconnue pour sa biodiversité unique mais fragile. Dans une interview accordée à Sciences et Avenir, le lauréat a exprimé sa fierté et son espoir de voir ce prix inspirer une nouvelle génération de chercheurs. “Ce prix marque la reconnaissance internationale des efforts que nous avons menés depuis trois décennies. C’est un soutien à la continuité de la conservation de la biodiversité, surtout celle des espèces animales. Il représente également une motivation pour les autres chercheurs malgaches et les jeunes impliqués dans la conservation”, a-t-il déclaré.
Cette reconnaissance symbolise autant la réussite individuelle que la validation d’un travail collectif mené avec des équipes locales et internationales. Le Dr René de Roland rappelle régulièrement que la sauvegarde des espèces menacées à Madagascar passe par une approche intégrée, combinant science, éducation et participation communautaire. L’un des aspects les plus remarquables de sa carrière réside dans sa capacité à redécouvrir des espèces que l’on croyait disparues. Grâce à une méthodologie rigoureuse basée sur la connaissance fine des écosystèmes et de la bio-écologie des oiseaux, il a pu identifier des sites propices à la recherche et adapter ses investigations à la saisonnalité des espèces.
Parmi ses découvertes majeures figure la redécouverte du Tétraka sombre (Crossleyia tenebrosa), un oiseau endémique de Madagascar que l’on pensait éteint. “Les connaissances sur les types d’écosystèmes fréquentés par une espèce ainsi que leur bio-écologie permettent d’identifier les sites d’investigation durant la bonne saison”, explique-t-il. Au-delà de la recherche, le Dr Lily-Arison René de Roland se veut un mentor et un modèle pour les jeunes scientifiques malgaches. Son parcours montre que la rigueur scientifique, la persévérance et la passion peuvent mener à des réalisations d’envergure mondiale. En plaçant Madagascar sur la carte mondiale de la conservation, il rappelle que la richesse naturelle de l’île mérite une attention constante et un engagement durable.