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RIVO RAKOTONDRASANJY | Plaidoyer pour un "Small Business Act"

L’économie nationale repose presque entièrement sur les très petites, petites et moyennes entreprises (TPME). Elles représentent plus de de 90 % du tissu économique et constituent le cœur de l’activité productive du pays.


L’économie nationale repose presque entièrement sur les très petites, petites et moyennes entreprises (TPME). Elles représentent plus de de 90 % du tissu économique et constituent le cœur de l’activité productive du pays. À cela s’ajoute un secteur informel particulièrement important. C'est sur ces constats que Rivo Rakotondrasanjy, président du FIVMPAMA, estime qu'il est essentiel pour le pays d'adopter un  "Small Business Act".


Pour l'ancien président de la Chambre de Commerce et d'Industrie d'Antananarivo, il est important de refonder l’économie par les TPME. Pourtant, ce poids économique et social majeur ne se reflète ni dans les politiques publiques ni dans la répartition des ressources de l’État. À l’inverse, moins de 800 grandes entreprises, sur environ 330 000 contribuables enregistrés, génèrent à elles seules près de 75 % des recettes fiscales. Ce déséquilibre met en lumière la nécessité urgente d’une transformation structurelle de l’économie et d’un changement profond de paradigme. La première étape consiste  alors à reconnaître officiellement les TPME comme la véritable colonne vertébrale de l’économie nationale


Pour Rivo Rakotondrasjanjy, cette reconnaissance ne doit pas être symbolique, mais se traduire par un engagement clair de l’État : toute politique publique doit intégrer, dès sa conception, une analyse systématique de son impact sur les TPME, depuis son adoption jusqu’à son évaluation. Il devient alors indispensable de rééquilibrer les dispositifs publics, aujourd’hui largement captés par les grandes entreprises. La question du financement est centrale. Le pays dispose déjà d’institutions et de mécanismes dont l’expérience mérite d’être valorisée, à l’image de l’ACEP, de la Caisse d’épargne, de SOLIDIS, de MIARAKAP, du Fonds de garantie malagasy ou encore du fonds de portage et de privatisation


Dans cette dynamique, des initiatives telles que le Fonds Meso Capital ou la loi sur les garanties et sûretés mobilières, portées notamment par le FIVMPAMA, doivent être multipliées afin de restructurer durablement l’écosystème de financement des TPME. Les marchés publics constituent un autre levier stratégique. Il est impératif de les placer au cœur de la politique de développement des TPME. Cela passe par la mise en place d’un programme national de mise à niveau et de renforcement des capacités, mobilisant par exemple le FMFP. Des quotas réservés aux TPME dans les commandes publiques, l’allotissement des marchés, la simplification des procédures d’appel d’offres et l’accélération des paiements sont autant de mesures concrètes permettant de faciliter leur accès à ces opportunités.


L’initiative d’un Small Business Act, traduite en loi ou en code général régissant les TPME, doit également viser une simplification administrative et fiscale. La création de guichets uniques, de centres de gestion agréés et de portails d’information faciliterait la formalisation et la croissance des entreprises. Elle doit aussi renforcer les liens entre entreprises, étudiants, chercheurs et enseignants, afin de favoriser l’innovation et le transfert de compétences. Enfin, la réussite d’un tel dispositif repose sur sa pérennité. Rivo Rakotondrasanjy qui soutient que la vulgarisation du "Small Business Act" doit être planifiée dans le temps et dans l’espace, sécurisée contre les changements politiques brusques et déconnectée de toute logique électoraliste. En s’appuyant sur des critères de faisabilité technique et sur des structures de proximité comme les chambres consulaires, cette réforme peut devenir un véritable moteur de développement inclusif et durable.