Dans sa note de conjoncture économique publiée le 9 mai dernier, la Banque centrale de Madagascar rappelle que dans le cadrage macroéconomique relatif à la Loi des Finances de 2023 (LF2023), le Produit Intérieur Brut (PIB) de Madagascar devrait croitre de 4,9 % en 2023, après avoir été de 4,2 % en 2022. Cette performance serait impulsée par la croissance du secteur secondaire, dont la valeur ajoutée est prévue augmenter de 8,6 %. Elle serait également confortée par la stabilité du secteur des services (4,1 %) et le rebond de la production agricole (2,3 %).
Concernant l’inflation, il est prévu que les prix domestiques devraient commencer à diminuer à partir de la deuxième moitié de 2023 et s’acheminer vers son niveau souhaitable à moyen terme. Le taux d’inflation en glissement annuel de fin de période est prévu se décélérer de 8,0 % en 2023 et à moins de 5,0 % à moyen terme. Pour sa part, la situation des paiements extérieurs resterait tributaire de l’évolution du contexte international.
Dans ce contexte, la poursuite de la relance des activités économiques et l’amélioration des chaînes d’approvisionnement mondial réduiraient les coûts du fret. Malgré la baisse constatée au premier trimestre de 2023, les exportations des produits phares tels que le cobalt et celles des entreprises franches seraient en hausse pour l’ensemble de l’année 2023. La progression du prix du nickel au niveau mondial serait palpable et renforcerait les exportations du pays. La reprise des exportations de l’or contribuerait également à cette tendance.
Les prévisions de la baisse quasi-généralisée des prix à l’importation sont maintenues en 2023 et le volume des importations suivrait la tendance de la croissance économique. Par ailleurs, le nombre des arrivées des touristes continuerait de croître grâce à l’amélioration de la situation sanitaire actuelle. Quant aux Investissements Directs Etrangers (IDE), ils seraient stimulés particulièrement par le développement du secteur minier.
Concernant les finances publiques, l’Etat projette une cible de taux de pression fiscale nette de 12,1 % en 2023. Une hausse des dépenses sera également prévue notamment au niveau des dépenses en capital et, plus précisément sur financement externe. Pour financer le déficit, l’Etat aura recours à l’émission nette des titres publics, aux avances statutaires et à la mobilisation des ressources mises à la disposition par le FMI. Ces deux dernières catégories de financements ont été déjà utilisées au cours du premier trimestre 2023.
Compte tenu de ces perspectives macroéconomiques, une hausse modérée de la masse monétaire est attendue en 2023. Cette tendance résulterait notamment de la progression des crédits bancaires et de la reconstitution des avoirs extérieurs nets du système bancaire. Les opérations de l’Etat avec le système bancaire seraient très restrictives, limitant ainsi la croissance monétaire. La projection table sur une croissance annuelle de M3 autour de 16,9 % en 2023. Pour rappel, la variation annuelle de M3 a été de 13,8 % en 2022. Par ailleurs, d’autres facteurs non-monétaires, non contrôlables par BFM, pourraient exacerber les pressions inflationnistes.