La durabilité de l’industrie aquacole, un sujet qui tient le devant de la scène dès que l'on parle d'économie bleue. Pour le groupe Unima, il s'agit de concilier la passion de la crevette avec la volonté de préserver l’environnement, et de veiller au respect des Hommes. "Notre écomodèle est le fruit d’années d’observation, un engagement sans relâche sur la voie de l’exemplarité pour montrer que oui, l’aquaculture durable est non seulement possible, mais elle existe", soutient son patron, Amyne Ismail, avant d'expliquer qui si son groupe passe pour un pionnier en la matière, c’est parce qu’il a été le premier à avoir su imposer cet écomodèle, qui va à rebours des élevages intensifs, si populaires il y a encore quelques années, mais dont les conséquences sont désastreuses.
Dans l'écosystème de l'
économie bleue, on s'accorde en effet à dire que face aux enjeux du XXIe siècle, l’horizon de l’industrie aquacole doit être le développement de modèles plus écoresponsables et moins intensifs. Partout, et pour tous. Mais certaines régions, notamment en Asie, où les modèles intensifs sont très nombreux, la question se pose aujourd’hui de savoir comment rendre plus durables des exploitations qui ne le sont pas. C'est dans ce contexte que des entreprises comme Unima met en avant sa vision de l'aquaculture et se réfère à des initiatives inspirantes comme celle pilotée par le CIRAD, pour mettre en place un système d’élevage de poissons durable.
A savoir que près de 90 % des poissons,
crevettes et mollusques d'élevage proviennent d'Asie. Cette croissance rapide de l'élevage aquacole pose des défis majeurs en termes de gestion des ressources hydriques, de l'impact environnemental et de la santé des poissons. Des initiatives émergent, elles cherchent à concilier le dynamisme économique de l'aquaculture avec la durabilité. Des scientifiques explorent des approches novatrices telles que l'intégration de l'aquaculture avec d'autres cultures, comme la riziculture, pour diversifier les sources de revenus des agriculteurs et renforcer leur résilience face aux aléas climatiques.
Réduire l'empreinte environnementale de l'aquaculture est également une priorité. Des projets visent à recycler les déchets issus de cette activité en aliments pour animaux ou en engrais organiques, contribuant ainsi à une utilisation circulaire des ressources et à une réduction de l'impact environnemental. Ces initiatives demeurent cependant « palliatives ». Car plutôt que de chercher à recycler les déchets de l’aquaculture intensive, il vaudrait mieux ne pas les produire. "C’est dans ce sens là que la démarche d’Unima s’inscrit, et c’est cet horizon que nous continuerons de défendre. Montrer à tous que l’aquaculture durable existe, qu’elle est nécessaire", argumente Amyne Ismail.
Rappelons que c'est après de nombreuses études menées dès les années 1980 qu'Unima prépare une diversification de ses activités dans l’aquaculture. Aux côtés de son père, Amyne Ismail participe à l’invention de l’éco-modèle aquacole malgache avec la création de plusieurs centaines d’hectares de bassins aquacoles de crevettes dans la Baie de la Mahajamba, une écloserie et une usine de surgélation, avec un engagement total de la préservation de l’environnement et de la biodiversité. En 1998, la transformation aquacole se poursuit avec notamment l’intégration et la maîtrise de toute la chaîne production- distribution. En 2004, le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation en France accorde la certification Label Rouge aux crevettes d’Unima, la première société agroalimentaire non-européenne à obtenir ce prestigieux label. Le groupe se lance ensuite dans l’élevage de crevettes certifiées bio.
Unima s'engage également dans une démarche écologique et sociale innovante, avec la fondation et la transformation du village de Besakoa (construction de logements, d’écoles, d’un centre de soins médicaux, production et distribution d’eau potable, d’énergie,…), un programme de plantations d’arbres (2,5 millions à date) et la préservation de la biodiversité locale. "Ces engagements ont été largement plébiscités par des ONG comme le WWF (bien-être animal et biodiversité ), Blue Ventures (conservation marine) et l’organisme Carbone 4 (réduction d’empreinte Carbone), qui travaillent main dans la main avec Unima depuis des années. Aqualma, principale ferme aquacole du Groupe à Madagascar, est également la première ferme africaine à avoir décroché la certification de l’Aquaculture Stewardship Council (ASC) en 2016", a-t-on aussi indiqué.