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AFRIQUE EN VISION | "Sitabaomba" à Bordeaux

3e édition du festival Afriques en vision proposé par l' Institut des Afriques, projection attendue du film Sitabaomba de Lova Nantenaina


Rendez-vous cette semaine à Bordeaux pour l'ouverture de la 3e édition du festival Afriques en vision proposé par l' Institut des Afriques, avec la projection attendue du film Sitabaomba de Lova Nantenaina. Placée sous le signe des “luttes”, cette édition proposera de comprendre les contextes sociaux, politiques, économiques ou environnementaux du point de vue de la jeune génération de cinéastes du continent africain et de sa diaspora.

Le film de Lova Nantenaina est un documentaire de 103 minutes, Prix Dok Leipzig 2023. L'histoire : au cœur d’une plaine de rizières encerclée par la capitale, le hameau de Ly, Soute à bombes, est le dernier bastion de la paysannerie d’Antananarivo, capitale de Madagascar. En 2016, à l’occasion du Sommet de La Francophonie et grâce à un « élan de solidarité » chinois, une route y a été construite. Le gouvernement corrompu a alors favorisé la spéculation foncière faisant fi de la réglementation qui interdisait de construire sur ces terres inondables. 

Depuis, Ly et tous les paysans de la plaine assistent impuissants à l’accaparement de « leurs » rizières par de mystérieux investisseurs aux bras longs. Au fil des années, influencé par Hasina, sa fille aînée, Ly remet en question les enseignements des agents du Ministère de l’Agriculture en faveur des engrais chimiques, des pesticides et des OGM. Aidée par des artistes, Hasina souhaite aussi faire réfléchir les plus jeunes. Ainsi, ils animent des ateliers pour imaginer les tractations qui ont décidé de leur sort et pour créer un spectacle qui cherche à définir l’âme paysanne. De « manipulés », ils deviennent ceux qui manigancent et tirent les ficelles.

Nantenaina Lova, signifie “héritage espéré”. Il est né dans une famille modeste à Madagascar en 1977. Il a fait des études de sciences sociales à Antananarivo puis de Gestion du développement et de l’humanitaire en France. Après avoir été journaliste à Madagascar et avoir constaté les effets pervers d’une certaine idéologie du développement, il a été initié à l’audiovisuel à l’Université de La Réunion et a intégré par la suite l’école de cinéma de Toulouse (ENSAV – France). Il a créé sa société de production, Endemika Films, en 2008. C’est l’une des seules sociétés à Madagascar qui s’est toujours consacrée au cinéma. Elle est administrée par Candy Radifera et par sa femme, Eva Lova-Bély qui a aussi créé sa société de production et de distribution à La Réunion, leur lieu de vie actuel.

Avec sa caméra, il raconte les histoires de ceux qui résistent à un système, ceux qu’on a tendance à dénigrer et qu’il considère comme de vrais héros du réel. Il tient à alterner humour et gravité, fidèle à la manière de pensée malgache : pour exprimer l’absurde ou même le désespoir, les Malgaches disent «mampihomehy», «ça fait bien rire». Rire de l’injustice plutôt que pleurer, résister plutôt que s’apitoyer. La projection suivie d’un échange avec Lova Nantenaina réalisateur du film, animé par Mohamed Saïd Ouma, directeur de Documentary Africa.