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Dr Fabruce | Le visionnaire de Bethany

Fabruce Ramaherimamonjy incarne le thème de la Journée de l'Afrique de l'Union Africaine de cette année : "Former un Africain adapté au XXIe siècle".


Fabruce Ramaherimamonjy incarne le thème de la Journée de l'Afrique de l'Union Africaine de cette année : "Former un Africain adapté au XXIe siècle". Il reste fidèle à son engagement de donner la priorité à l'enseignement de la médecine afin d'élever le niveau des soins de santé pour ses compatriotes malgaches. Mais cela n'a pas toujours été son plan de vie.

Le Dr Fabruce a commencé son parcours médical avec un simple kit qui lui a été offert pour son diplôme. Il contenait une modeste lampe frontale qui allait devenir son compagnon indéfectible. Quinze ans plus tard, il est devenu le visionnaire du Centre hospitalier Bethany de Toamasina. Aujourd'hui, il regarde vers l'horizon, envisageant un avenir brillant d'excellence en matière de formation médicale. 

Né et élevé dans le nord de Madagascar, le Dr Fabruce avait pour ambition de devenir ingénieur. Il avait un don pour réparer les objets, mais il s'est vu refuser son inscription à une école d'ingénieurs. Il n'avait jamais envisagé la médecine comme une alternative ; ce n'était absolument pas dans son champ de réflexion. Il a même découragé un ami qui rêvait de devenir médecin, en l'avertissant : "Tu vas perdre du temps, la formation dure huit ans."  Pourtant, les deux hommes ont posé leur candidature et ont été acceptés à l'école de médecine.

Au bout de sept ans, il termine ses études de médecine générale et décide de prendre une année sabbatique pour suivre une formation théologique. "Tout a changé lorsque ma mère m'a appelé", raconte le Dr Fabruce. "Elle m'a informé d'un poste vacant à la faculté de médecine de Majunga (nord de Madagascar) et m'a incité à poser ma candidature." Cela signifiait cinq années supplémentaires de spécialisation pour devenir chirurgien. Il s'est dit alors : "Si je ne trouve pas de logement, je continuerai mon année sabbatique". Mais à son arrivée, l'Académie panafricaine des chirurgiens chrétiens (PAACS) l'a chaleureusement accueilli et lui a rapidement trouvé un logement. 

Soutenu par la PAACS, qui envoie souvent ses étudiants en mission à l'étranger, notamment auprès de Mercy Ships, il entame un nouveau chapitre de sa vie. "En 2016, j'ai rejoint la mission Mercy Ships à Tamatave, consacrant trois mois à servir dans l'hôpital, assistant les médecins en chirurgie plastique et dans le traitement des fistules", a déclaré le Dr Fabruce. Après ces opérations, le très respecté Dr Gary Parker, chirurgien maxillo-facial bénévole de longue date de Mercy Ships, a pris son ordinateur portable et a donné des cours supplémentaires au Dr Fabruce.

Inspiré par le Dr Parker

Au cours de ces séances en salle d'opération, le Dr Parker lui a dit : "Nous pensions que le système de santé de Madagascar s'était amélioré depuis notre dernière visite, mais il semble que les progrès soient limités. Je sais que vous avez l'intention d'exercer votre profession dans un autre pays, mais je vous conseille vivement d'envisager de rester au service de votre propre pays".

Initialement, il prévoyait de consacrer deux ans de sa vie professionnelle au Cameroun après son séjour chez Mercy Ships, puis de partir au Congo, mais le cours de sa vie a pris une autre orientation. À la suite des échanges avec le Dr Parker et avec les familles des patients, il a pris conscience des besoins urgents dans son pays. Le Dr Fabruce raconte : "Un souvenir poignant reste gravé dans ma mémoire : le cas d'un jeune garçon dont la tête s'était soudée à l'épaule à la suite d'une brûlure. Il s'agit là d'affections que l'on pourrait éviter, qui ne sont pas complexes en elles-mêmes. Pourtant, personne à Madagascar n'était en mesure de l'aider."

Inspiré par les paroles du Dr Parker et motivé par les défis médicaux quotidiens auxquels il était confronté, le Dr Fabruce a cherché un parrainage pour concrétiser ses ambitieux projets d'avenir. "En 2018, nous avons transformé un simple entrepôt en Centre hospitalier Bethany à Tamatave. Aujourd'hui, nous offrons 35 lits, avec une équipe de 13 médecins dévoués, dont 8 à temps plein, et nous sommes soutenus par une équipe de 70 personnes", déclare-t-il.

Il est fier de ce qu'il a accompli, même si la maternité est installée dans des conteneurs, car le terrain ne lui appartient pas. Le matériel avec lequel il travaille est obsolète et serait mis au rebut dans le monde occidental, mais il remplit toujours sa fonction entre ses mains. À l'arrière de l'hôpital, il dispose d'un grand hangar qu'il appelle en plaisantant son "Amazon" personnel, compte tenu du nombre de cartons qui s'y trouvent. Il raconte : "À l'intérieur se trouvent des fournitures médicales périmées ou obsolètes qui peuvent encore s'avérer utiles. L'usage de certains instruments ou objets reste un mystère pour moi, car je n'ai pas encore acquis ce savoir." Et c'est là, selon lui, que réside le problème : le manque de connaissances.
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