La population autour du Parc National de Marojejy, en grande partie cultivateur de vanille et de riz est constituée en majorité par une population jeune.
Ces dernières années, la population fait face à une fluctuation du prix de la vanille et recherche à diversifier leur source de revenu. Pour pallier cette situation précaire et venir en aide à cette communauté, un Centre de Formation Professionnelle (CFP) y a été implantée.
Le Parc National de Marojejy subit de diverses pressions à cause des activités qui servent d’alternatives pour les communautés riveraines dans leur survie.
En outre, ces jeunes de la communauté abandonnent les bancs de l’école sans diplôme ni qualification faute de moyens pour poursuivre leurs études et surtout pour venir en aide aux parents dans les activités de subsistance.
Pour changer la donne, initiative a été prise d’ouvrir un Centre de Formation Professionnelle (CFP). Objectif : soutenir le développement des compétences des jeunes et leur donner de l’espoir pour un avenir meilleur grâce à des formations qui vont assurer leur autonomisation.
Le CFP est composé de deux bâtiments meublés et équipés comprenant trois salles pour les formations, trois bureaux pour le personnel administratif et deux salles pour les travaux pratiques.
Cette construction avec l’ameublement et l’équipement des différentes salles est une contribution du projet BIOCOM de l’UNESCO, financé par l’Agence coréenne de coopération internationale (KOICA) et en collaboration.
Pour sa part, le ministère de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle qui a doté le terrain pour l’implantation du centre et a assuré le recrutement du personnel administratif et technique du centre.
Réduction de la déforestation
Le centre a été inauguré par les dirigeants du Ministère de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle, les Parlementaires, le Gouverneur de la région SAVA, les autorités locales et les représentants des partenaires de développement œuvrant dans l’environnement de la région.
Grâce à cette initiative, 140 jeunes issus de la communauté locale du parc bénéficieront de formation professionnelle en ouvrage métallique et en maçonnerie, deux secteurs prometteurs pour la région concernée.
Sur le long terme, la mise en place de ce centre permettra la réduction de la déforestation à travers la disponibilité de maçons locales formés sur la construction en dur de maisons dont les pratiques se focaliseront sur l’utilisation des bois durs dans l’aire protégée, la réduction des risques sur le ravage des habitations lors des passages des cyclones qui touchent la région chaque année.
Les responsables visent aussi l’augmentation de la production agricole telle que la riziculture, à travers l’amélioration des matériels agricoles fabriqués localement, le développement de l’innovation à savoir la fabrication de foyer amélioré qui contribuera à réduire la déforestation et l’augmentation du taux de main d’œuvre disponible et qualifié dans la communauté du Parc National de Marojejy.
« La formation professionnelle permettra au développement de la région SAVA à travers la création d’emploi et la disponibilité de compétence locale. La préservation de nos richesses naturelles tel que le Parc National de Marojejy est une de nos priorités dans la Région qui a pour slogan : Région Sava développée », a-t-on aussi fait savoir.
Sur la liste du patrimoine mondial
A savoir que le parc de Marojejy couvre 55 500 ha sur le massif du Marojejy, une chaîne de montagnes qui culmine à une altitude de 2 132 m. L'accès à celui-ci est longtemps resté l'apanage des chercheurs et des scientifiques lorsque la réserve conservait son statut de réserve naturelle intégrale depuis sa création en 1952.
En 1998, il est ouvert au public avec son nouveau statut de parc national et gagne ses lettres de noblesse en 2007 lorsqu'il est inscrit sur la liste du patrimoine mondial, à l'instar de cinq autres aires protégées, regroupées sous la dénomination de forêts humides de l'Atsinanana.
Malgré l'irrégularité de son relief, le braconnage et les coupes sélectives demeurent des problèmes persistants. L'exploitation minière, l'agriculture sur brûlis et les coupes de bois constituent également des menaces pour le parc et sa biodiversité.
Les reliefs escarpés et la topographie particulière qui caractérisent le massif ont créé une multitude d'habitats différents qui se succèdent sur les versants en fonction de l'altitude ou de l'orientation géographique.
En effet, au sommet, la forêt de nuages constituée de fruticée, la dernière de Madagascar, laisse place, à mesure que l'on descend, à des arbres plus grands et de moins en moins couvert d'épiphytes. De plus, les flancs orientaux de la montagne sont plus humides et abritent donc une végétation plus luxuriante, alors que les flancs occidentaux sont plus secs.
L'étonnante diversité des habitats qui en résulte permet d'y trouver pas moins de 118 espèces d'oiseaux, 148 espèces de reptiles et d'amphibiens et 11 espèces de lémuriens.
Le Sifaka soyeux (Propithecus candidus), lémurien emblématique du parc, fait partie des 25 espèces de primates les plus menacées au monde sur la liste de l'UICN. L'Eurycère de Prévost (Euryceros prevostii) est l'oiseau emblématique du parc, endémique des forêts du nord-est de Madagascar.