Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a conclu les consultations au titre de l’article IV avec la République de Madagascar. Le Conseil a également achevé les premières revues au titre de l’accord de Facilité élargie de crédit (FEC) de 36 mois et de l’accord de Facilité pour la résilience et la durabilité (RSF).
Selon le FMI , l’achèvement des examens permet le décaissement immédiat de 36,7 millions de DTS (environ 48 millions de dollars américains) au titre de l’accord FEC et de 40,7 millions de DTS (environ 53 millions de dollars américains) au titre de l’accord FSR. Le Fonds qui estime que la croissance de Madagascar devrait se stabiliser en 2024, mais les pressions inflationnistes persistent. Le solde budgétaire s'est amélioré, grâce au règlement des arriérés de taxes des distributeurs de carburants suite à un accord conclu en décembre et malgré des transferts toujours élevés à la JIRAMA. Le déficit du compte courant s'est creusé, principalement en raison d'une baisse des exportations.
Les perspectives de croissance à moyen terme semblent favorables, renforcées par les réformes soutenues par le FSR et la FEC, notamment les programmes gouvernementaux visant à accroître la productivité agricole, à accroître l’accès à l’électricité et à améliorer les infrastructures routières. Les risques pesant sur les perspectives sont orientés à la baisse, dans un contexte national et mondial incertain. Madagascar reste également très vulnérable aux chocs climatiques.
Le FMI a aussi indiqué que les discussions dans le cadre de la consultation au titre de l’article IV de 2024 ont porté sur l’ancrage de la viabilité budgétaire en augmentant les recettes intérieures, en réduisant les risques budgétaires, en créant des réserves pour améliorer la résilience aux chocs et en renforçant les institutions budgétaires et la gestion des finances publiques. Les échanges ont aussi porté sur le renforcement de la gouvernance et de la lutte contre la corruption, la consolidation de la stabilité monétaire et financière, la promotion d’une croissance plus forte et plus inclusive, et le renforcement de la résilience au changement climatique.
Nigel Clarke, directeur général adjoint et président par intérim, a déclaré que
“Madagascar continue de faire face à d’importants besoins de développement dans un contexte de taux de pauvreté élevé et de vulnérabilité aux chocs climatiques. Un rythme de réformes plus rapide est nécessaire pour stimuler la croissance, qui reste bien en deçà de son potentiel à moyen terme. Les performances du programme à fin juin 2024 ont été globalement jugées mitigées, soulignant la nécessité d’une appropriation politique continue et forte pour soutenir la mise en œuvre du programme”.