“ Le problème de notre pays, c’est l'extrême pauvreté, qui ne cesse d’augmenter. Le contraire de la pauvreté est la richesse. Et la richesse, ce sont les entreprises qui la créent, seulement les entreprises.” Voilà les premiers mots de l’intervention d’Emmanuel Cotsoyannis, Directeur Général de Miarakap, lors du panel organisé dernièrement par la Banque mondiale dans le cadre de la présentation de la Note de Conjoncture Économique de Madagascar, intitulée "Combler le Gap de #Productivité".
Parmi les principaux points soulevés par Miarakap à cette occasion : le manque de “fuel”. Selon le véhicule d’investissement à impact, le financement est effectivement une contrainte, mais quand on interroge un entrepreneur chez lui, dans son entreprise, ce qui le bloque d’abord, tous les jours, c’est la disponibilité et le coût de l’énergie et l’extrême rareté de talents formés et qualifiés. Mais il y a aussi la trappe de l’informel : 80 % de l’économie opère dans l’informel, créant un désavantage majeur pour les entreprises formelles, qui emploient au total moins de 500 000 personnes, soit 3% de la population active.
Rappel a été fait que ces entreprises supportent des coûts de formalisation pouvant atteindre 40 % de leurs revenus annuels, tandis que les acteurs informels, moins productifs, échappent à ces charges. Cela rend les entreprises formelles moins compétitives, malgré leur productivité souvent supérieure. Concernant l’accès aux marchés, Miarakap rapporte que si quelques entrepreneurs parviennent à percer à l’international, la majorité reste concentrée sur le marché local qui est étroit et fragmenté, du fait de la pauvreté et de l’informel.
Cette situation rend difficile la croissance des entreprises, surtout lorsqu’elles produisent des biens non essentiels. Mais Miarakap a aussi avancé des pistes de solutions. La première est la multiplication des entreprises et le renforcement de la productivité des entreprises existantes en développant l’accès à l’énergie, aux talents, aux financements et aux marchés. L’investisseur propose en outre des mesures fortes pour formaliser les activités génératrices de richesses. C’est dans ce cadre qu’il recommande la mise en place d’un “Start-up Act” qui facilite la création ou la formalisation.
Toujours dans cette logique, Miarakap soutient la mise en place d’un “pacte de non-agression” avec l’administration pour les entreprises qui se formalisent, durant les premières années - Une fiscalité favorable aux investisseurs privés dans les entreprises en création; la multiplication des structures d’accompagnement aux entrepreneurs, particulièrement en régions sont salutaires” soutient Miarakap avant de noter l’importance du développement du “Blended Finance avec la redirection de l’aide publique au développement”.
A savoir qu’en 7 ans, Miarakap a financé et accompagné plus de 50 entreprises. Ces dernières ont créé ou maintenu plus de 3 000 emplois et amélioré la vie de 300 000 personnes dans 16 régions du pays.
“On veut faire 10 fois plus sur les 6 prochaines années. On y va ensemble !”, a aussi lancé le patron de Miarakap avant de remercier la Banque mondiale pour “cette opportunité de partager nos expériences et à tous les participants pour leurs contributions enrichissantes”.