Dans le cadre du Projet de connectivité numérique et énergétique pour l'inclusion à Madagascar (DECIM), des appareils numériques dont des smartphones seront accessibles à un plus grand nombre. Doté d'une enveloppe de 24 millions de dollars, ce dispositif devrait favoriser l'adoption d'Internet et des services numériques à travers la Grande Ile.
À Madagascar, un smartphone coûtant 100 $ représente près de 20 % du revenu national brut (RNB) annuel par habitant, estimé à 510 $ selon les données les plus récentes de la Banque mondiale (2023). Même si l’on considère qu’un téléphone a une durée de vie moyenne de trois ans, son acquisition représente un coût important, surtout dans un contexte où les besoins essentiels restent nombreux et prioritaires.
L’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) estime pour sa part que l’incapacité à acquérir un téléphone compatible avec Internet constitue l’un des principaux freins à l’adoption de cette technologie dans les zones déjà couvertes par le réseau. L’organisation explique que bien que de nombreux appareils soient désormais proposés à moins de 100 dollars, ce coût demeure inaccessible pour une large partie de la population.
C’est sur ces constats que le projet DECIM prévoit la distribution de 664 000 terminaux numériques connectés, parmi lesquels 400 000 seront prioritairement attribués aux femmes et aux filles. Cette initiative vise à réduire les inégalités d’accès aux technologies et à renforcer l’inclusion numérique et économique. Un guichet dédié à la « Vente de terminaux numériques avec accès à Internet » sera prochainement mis en place, avec des subventions ciblées, une ligne de crédit destinée aux distributeurs et aux institutions financières, une attention particulière portée aux zones enclavées, ainsi que la promotion du mobile money comme levier d’inclusion financière.
Les autorités notent par ailleurs que l’initiative s’inscrit dans la mise en œuvre du Plan stratégique quinquennal du numérique (PSN) 2023-2028. L’exécutif cherche à faire du pays un acteur majeur de l’économie numérique en Afrique notamment par le développement des télécommunications, l’e-gouvernement et l’inclusion numérique. Le gouvernement qui mise sur une contribution du secteur numérique de 6 % au PIB d’ici 2028, contre 1,5 % en 2019.