A Madagascar comme pour l’ensemble de l’Afrique au sud du Sahara, le dynamisme du secteur du streaming musical ne cesse de se renforcer. Une tendance qui devrait encore se muscler pour les prochaines années.
Selon les dernières données, l’Afrique subsaharienne a enregistré une croissance de 22,6%, franchissant ainsi pour la première fois la barre des 100 millions de dollars. Une tendance forte qui contraste avec celle de la musique enregistrée au niveau mondial qui n’a vu son chiffre d’affaires ne progresser que de 4,8% en 2024. Selon les analystes, cette forte augmentation constatée dans la région est surtout portée par la montée en puissance du streaming. Un niveau de croissance qui est aussi remarqué à Madagascar d’après un bon connaisseur du secteur. Lui qui fait remarquer que dans les grandes villes comme Antananarivo et Toamasina, le taux de croissance est à deux chiffres depuis deux ans.
A noter en outre qu’une étude intitulée « Global Music Report 2025 » de la Fédération internationale de l’industrie phonographique (IFPI) note que la bonne performance affichée par l’Afrique subsaharienne la place parmi les trois régions ayant connu les plus fortes progressions mondiales en 2024. Seules les régions du Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) et l’Amérique latine ont enregistré des taux de croissance comparables sur la période, notamment 22,8 % et 22,5 % respectivement.
Booster la scène musicale locale
On explique en outre que la forte augmentation des revenus musicaux dans notre région témoigne du dynamisme du marché musical et de son potentiel de développement futur. Toutefois, la prédominance de certains genres tels que l’Afrobeats nigérian et l’Amapiano sud-africain révèle une disparité notable, éclipsant ainsi une grande partie des autres scènes musicales d’Afrique subsaharienne. Bref, si Madagascar contribue à la croissance du secteur du streaming musical régional, il doit encore produire des efforts notables pour assurer l’essor de sa scène musicale.
Par ailleurs, la montée en puissance de l’Intelligence artificielle (IA) dans la région est suivie de près par les analystes de l’évolution de l’industrie musicale. Pour Victoria Oakley, PDG de l’IFPI, l'IA « sera l'un des enjeux majeurs de notre époque ». Et si « les maisons de disques ont adopté son potentiel pour améliorer la créativité des artistes et développer de nouvelles et excitantes expériences pour les fans […], il est très clair que ‘’l’ingestion’’ non autorisée de musique protégée par des droits d'auteur par les développeurs de systèmes d’IA générative pour entraîner leurs modèles représente une menace réelle et immédiate pour l’art humain ».
Pour la Grande Ile, l’IA n’a pas encore impacté significativement l’industrie musicale locale. On prévoit en revanche une croissance de plus en plus forte du streaming par abonnement. A savoir qu’au niveau mondial, les revenus générés par le streaming ont dépassé les 20 milliards de dollars pour la première fois, représentant désormais 69 % des revenus totaux de la musique enregistrée. En face, les formats physiques vont continuer de baisser.