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LOGISTIQUE | Le LCA60T va opérer dans la Grande Ile

La semaine passée, l’entreprise française Flying Whales Service a signé un accord à Madagascar portant sur l’utilisation du LCA60T, un aéronef dirigeable capable de transporter jusqu’à 60 tonnes de marchandises sans besoin d’une piste d’atterrissage.



La semaine passée, l’entreprise française Flying Whales Service a signé un accord à Madagascar portant sur l’utilisation du LCA60T, un aéronef dirigeable capable de transporter jusqu’à 60 tonnes de marchandises sans besoin d’une piste d’atterrissage.


Flying Whales est une start-up fondée par Sébastien Bougon en septembre 2012. Elle a mobilisé des fonds dans le but de construire et d'exploiter des ballons dirigeables à structure rigide. Les aérostats sont destinés aux transports de charges lourdes ou indivisibles. À l'origine, la société a été créée pour permettre à l’organisme français en charge des forêts (ONF) d'agrandir sa zone d'exploitation des forêts, notamment celles qui sont difficilement accessibles ou éloignées de toute infrastructure. Actuellement, elle cible surtout le marché du Sud.


“Le LCA60T peut acheminer plusieurs dizaines de tonnes de fret sans nécessiter d'infrastructures lourdes au sol. Cette technologie permettra de désenclaver les régions isolées de Madagascar, facilitant ainsi l'accès aux zones difficiles d'accès”, 

a-t-on soutenu. De plus, l’aéronef pourra être utilisé pour des missions humanitaires, notamment en cas de catastrophes naturelles, en transportant rapidement des équipements médicaux ou des vivres vers les zones sinistrées.


Certains pays comme la Côte d’Ivoire et l’Afrique du Sud ont déjà initié des projets visant à intégrer le dirigeable à leur système de transport. D’après les explications fournies par Flying Whales Service, ce type de transport devrait contribuer à résoudre les problèmes liés au désenclavement des régions intérieures ou celles à géographie difficile (zones forestières, montagneuses ou marécageuses). Il a aussi été souligné que ce modèle élimine la contrainte d’investissements importants dans la mise en place d’infrastructures, comme dans le transport aérien traditionnel. Il pourrait par exemple servir à optimiser les chaînes d’approvisionnement agricoles, minières, etc., avec comme exemple d’avantage une réduction des pertes post-récoltes. 


L’autre aspect important mis en avant par Flying Whales Service est la faible émission en CO₂. Le modèle pouvant utiliser de l’hélium, un gaz non inflammable. On sait en outre que la start-up sud-africaine Cloudline a pu mobiliser des fonds et obtenir l'approbation des autorités locales pour commencer à faire voler ses dirigeables dans le pays. Et elle devrait opérer une expansion régionale avec un déploiement prévu notamment en Namibie et au Mozambique. Une adoption plus large en Afrique implique cependant de faire face à des obstacles tels que le coût initial élevé des dirigeables, le manque de cadres réglementaires adaptés à leur exploitation, la formation des ressources humaines, ainsi qu’un certain scepticisme technologique. À cela s’ajoutent les contraintes de sécurité aérienne et à la maintenance.


A savoir enfin qu’à l’occasion d’une une troisième levée de fonds d'un montant 122 millions d'euros, lancée en 2022, l'État français est entré au capital de Flying Whales Service par l'intermédiaire de French Tech Souveraineté, un fonds créé dans le cadre du plan France Relance. La Principauté de Monaco est également entrée au capital, via la société nationale de financement. Parmi les autres actionnaires de l’entreprise, on peut aussi citer Investissement Québec, ALIAD ( filiale d'Air Liquide) et le Groupe ADP. Cette troisième levée de fonds a permis de boucler le plan de financement initial estimé à 450 millions d'euros.