La société émiratie Global South Utilities (GSU) a annoncé avoir signé deux accords avec le gouvernement malgache. Le premier concerne le développement d'une centrale solaire de 50 MW avec 25 MWh de stockage à Moramanga, et l’autre à planifier jusqu’à 250 MW supplémentaires sous réserve de faisabilité.
Fondée aux Émirats arabes unis, Global South Utilities est une entreprise spécialisée dans les services d’énergie et d’eau, qui ambitionne de devenir un acteur clé dans la transformation énergétique des pays du Sud. Dans un contexte mondial marqué par le changement climatique, la pression sur les ressources naturelles et la nécessité d’un développement plus durable, GSU se positionne comme une solution innovante pour les pays émergents en quête de résilience énergétique et hydrique.
Selon les explications fournies, l’approche de GSU repose sur trois piliers : durabilité, inclusivité et accessibilité. La société privilégie les sources renouvelables – solaire, éolienne et hydroélectrique – dans la conception de ses projets. Elle adopte également une logique de développement communautaire, en intégrant les populations locales dans la gestion des ressources, la formation et l’emploi. Cette stratégie permet de renforcer l’acceptabilité des projets, de créer de la valeur locale et de favoriser l’autonomisation énergétique des territoires. L’entreprise développe également des technologies de gestion intelligente de l’eau, comme les systèmes de monitoring à distance, les réseaux intelligents d’irrigation et les solutions de traitement décentralisé.
Dans un communiqué, GSU, qui opère déjà au Nigeria, au Kenya, au Ghana ou encore au Mozambique, a indiqué que ses engagements à Madagascar pourraient constituer une réponse partielle à la forte dépendance du pays aux combustibles fossiles. Selon les chiffres disponibles, 46% de la production électrique malgache provient en effet encore du pétrole, contre 31% des barrages. Le site choisi est stratégique pour alimenter le réseau interconnecté d’Antananarivo, qui absorbe 60% de la consommation nationale.
Le projet de 50 MW est présenté comme une initiative pouvant déjà augmenter significativement la capacité solaire actuelle du pays. L’accord-cadre pour 250 MW ouvre quant à lui une perspective bien plus large. Le Pacte énergétique national pour Madagascar fixe en effet un objectif de 893 MW de renouvelable d’ici 2030. "Si GSU parvient à concrétiser l’intégralité de son programme, cela représenterait un tiers de cet objectif, un jalon non négligeable pour un réseau fragile", a commenté un média économique panafricain.