Le projet « TALIM » (Transformation de l’accès et de l’apprentissage à Madagascar), qui s’étendra de 2025 à 2029, bénéficiera d'un appui de la Banque mondiale à hauteur de 185 millions de dollars, mobilisés via l’Association internationale de développement et le Partenariat mondial pour l’éducation.
"Ce soutien marque une avancée clé dans la réforme du système éducatif, en consolidant les efforts pour élargir l’accès à l’école et améliorer la qualité de l’enseignement", a-t-on indiqué dans un communiqué. On sait en outre que le projet vise à renforcer les acquis scolaires de 4,7 millions d’élèves du préscolaire et du primaire à travers une approche globale, en continuité avec le « Projet d’Appui à l’Éducation de Base (PAEB) » lancé dans les années précédentes. Le projet « TALIM » prévoit la titularisation progressive de 26 000 enseignants, ce qui stabiliserait le personnel éducatif tout en réduisant la charge financière des familles.
L’introduction de nouveaux manuels, y compris numériques, et la modernisation des approches pédagogiques visent à relever le niveau global des apprentissages. Le plan met également l’accent sur l’amélioration des infrastructures, notamment dans les zones vulnérables. L’extension des cantines scolaires dans les régions en insécurité alimentaire devrait, elle, favoriser l’assiduité et réduire les abandons. Enfin, la réforme prévoit une numérisation des services administratifs du ministère et la formation du personnel, pour un meilleur pilotage du système éducatif.
Ce projet sera mis en œuvre dans un contexte où le système éducatif malgache fait face à de grands défis. Dans le primaire, près de deux enseignants sur trois ne disposent pas de formation professionnelle complète. Faiblement rémunérés et financés directement par les familles, ces encadreurs communautaires constituent pourtant l’ossature du système. Les résultats scolaires s’en ressentent. En effet, seuls 63 % des filles et 58 % des garçons parviennent au terme du cycle primaire. En fin de scolarité, 95 % des élèves n’atteignent pas les compétences minimales en lecture, selon la Banque mondiale. Le taux de redoublement dans les écoles publiques atteint 25,3 %, soit le double de la moyenne régionale.
À ces faiblesses structurelles s’ajoute une vulnérabilité chronique aux catastrophes naturelles. Chaque année, entre 1000 et 2000 salles de classe sont endommagées ou détruites par les cyclones, précise la Banque mondiale. Selon les observateurs, le projet « TALIM » s'inscrit dans la continuité des efforts en cours. Mais son succès dépendra de plusieurs facteurs parmi lesquels on peut citer la qualité du suivi et le maintien des engagements des partenaires. D’autres pays africains ont entamé des dynamiques similaires.