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TRANSPORT DE FUEL LOURD | Miser sur le ferroviaire

La Grande Ile a lancé un projet de transport ferroviaire de fuel lourd destiné à renforcer l’approvisionnement énergétique du pays. Un groupe de travail multisectoriel a été mis en place afin de conduire les études préalables nécessaires.


La Grande Ile a lancé un projet de transport ferroviaire de fuel lourd destiné à renforcer l’approvisionnement énergétique du pays. Un groupe de travail multisectoriel a été mis en place afin de conduire les études préalables nécessaires. Mais les observateurs constatent que le projet prend du temps à se mettre en place.


Selon les informations disponibles, la première réunion de l'instance chargée du pilotage du projet s’est tenue au mois de septembre de l'année dernière à Antananarivo. Cette rencontre a réuni des représentants des ministères concernés (Energie, Transports...), de l’Office Malgache des Hydrocarbures (OMH), de la société ferroviaire Madarail, de la société logistique LPSA et de la compagnie nationale d’électricité Jirama. L’objectif de cette réunion  était de définir les étapes concrètes pour assurer la mise en œuvre progressive du projet.


L’initiative, a-t-on expliqué, vise à sécuriser et optimiser l’acheminement du fuel lourd, indispensable au fonctionnement des centrales thermiques du pays. La Jirama, principale bénéficiaire, dépend fortement de ce combustible pour garantir une production électrique régulière, notamment dans la région d’Antananarivo. Selon les premières estimations, près de 7 000 m³ de HFO (Heavy Fuel Oil) devront être transportés chaque mois afin d’alimenter le site retenu pour ce projet stratégique. Une visite préliminaire des sites potentiels a permis d’identifier l’ancien site d’Aggreko, situé à Ambohimanambola, comme lieu d’approvisionnement privilégié. Ce site dispose déjà d’infrastructures capables de soutenir une capacité de production de 105 MW, ce qui en fait un choix stratégique.


Le transport de ces volumes de fuel nécessitera des moyens ferroviaires adaptés et dédiés. Selon le groupe de travail, il faudra mobiliser 36 wagons d’une capacité unitaire comprise entre 40 et 45 m³, ainsi que trois locomotives exclusivement affectées à cette mission. Ces équipements garantiront la régularité des livraisons et limiteront les risques liés au transport routier, souvent exposé aux aléas logistiques et sécuritaires. On sait en outre que Madarail sera au cœur de ce dispositif. La société devra adapter ses infrastructures et ses opérations pour répondre aux exigences de sécurité et d’efficacité qu’impose le transport de produits pétroliers.


Outre les aspects techniques, les discussions ont également porté sur la faisabilité globale du projet et sur son financement. La mise en place d’un tel dispositif nécessite en effet des investissements lourds, tant pour l’acquisition du matériel roulant que pour l’adaptation des infrastructures ferroviaires. Les partenaires institutionnels et techniques devront donc élaborer un plan de financement réaliste et pérenne. "Le projet s’inscrit dans une logique de long terme : réduire les coûts logistiques, fiabiliser l’approvisionnement en fuel lourd et, par conséquent, renforcer la stabilité énergétique du pays. Les prochaines étapes consisteront à finaliser les études techniques, évaluer les besoins en infrastructures complémentaires et définir le calendrier de mise en œuvre", a-t-on également fait savoir. Toutefois, les observateurs constatent que le projet prend du temps à se mettre en place.