Deux figures montantes du cinéma malgache, Luck Razanajaona et Maeva Ranaivojaona, ont été sélectionnées pour rejoindre la deuxième cohorte du programme Future Mentors, une initiative du Durban Film Mart Institute (DFMI). Ce programme, qui se déroulera du 3 au 7 novembre à Dakar et à Tunis, s’inscrit dans une dynamique panafricaine visant à renforcer les liens de mentorat, d’apprentissage et de partage d’expériences entre les professionnels du septième art sur le continent africain.
Selon les explications fournies par les initiateurs du programme, Future Mentors a pour ambition de former une nouvelle génération de mentors africains capables d’accompagner les jeunes talents dans leurs parcours créatifs et professionnels. En réunissant dix-sept réalisateurs issus de divers pays d’Afrique, dont Madagascar, il crée une plateforme unique de dialogue et de transmission, où l’expertise locale et la diversité culturelle se rencontrent pour repenser les modèles d’accompagnement dans le secteur du cinéma.
Pour Luck Razanajaona, cette initiative représente bien plus qu’une simple formation : « C’est une formation par des Africains et pour des Africains », souligne-t-il. Une approche qui, selon lui, favorise une compréhension plus fine des réalités locales, souvent ignorées dans les programmes internationaux. En s’appuyant sur des expériences ancrées dans les contextes africains, Future Mentors permet de construire des méthodes de travail et de transmission adaptées aux besoins réels des créateurs du continent.
Cette philosophie s’inscrit dans une évolution plus large du cinéma africain, qui revendique désormais une autonomie intellectuelle et artistique. Les cinéastes comme Luck Razanajaona et Maeva Ranaivojaona incarnent cette nouvelle génération de professionnels qui veulent raconter leurs histoires avec leurs propres codes, leurs langues et leurs regards. Leur sélection au sein de ce programme prestigieux confirme non seulement leur talent, mais aussi la montée en puissance du cinéma malgache sur la scène africaine. Au-delà de la reconnaissance individuelle, cette participation est vue comme une belle possibilité de renforcer la présence de Madagascar dans les réseaux de formation et de production du continent. Dans un contexte où les opportunités de formation sont encore limitées dans l’océan Indien, l’accès à des programmes tels que Future Mentors ouvre la voie à de nouvelles collaborations, à la coproduction régionale et à la valorisation du savoir-faire malgache.
Le Durban Film Mart Institute, reconnu pour son engagement envers le développement de l’industrie cinématographique africaine, joue de plus en plus un rôle essentiel dans la professionnalisation du secteur. Son approche inclusive et collaborative vise à bâtir un écosystème durable, où chaque pays africain peut contribuer à la richesse collective du cinéma continental. La présence de Luck Razanajaona et de Maeva Ranaivojaona au sein de cette cohorte témoigne d’une dynamique prometteuse : celle d’un cinéma africain en pleine affirmation, confiant dans sa capacité à former, inspirer et transmettre. Une étape de plus vers un avenir où les cinéastes africains deviennent les véritables passeurs de savoir de leur propre histoire.
