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SECTEUR EXTRACTIF | QMM en mode lobbying

Alors que le pays vient connaître un grand basculement avec la fuite d'Andry Rajoelina à l'étranger et la prise de contrôle des institutions par l’armée, QIT Madagascar Minerals (QMM) mène campagne pour alerter sur les « conséquences irréversibles » que pourraient engendrer des perturbations autour de ses activités dans la région d’Anôsy.


Alors que le pays vient connaître un grand basculement avec la fuite d'Andry Rajoelina à l'étranger et la prise de contrôle des institutions par l’armée, QIT Madagascar Minerals (QMM) mène campagne pour alerter sur les « conséquences irréversibles » que pourraient engendrer des perturbations autour de ses activités dans la région d’Anôsy. 


La filiale du géant minier Rio Tinto défend une approche fondée sur la « durabilité » et insiste sur les retombées économiques et sociales qu’elle affirme générer au profit des communautés locales. Dans un communiqué diffusé cette semaine, QMM met en avant plusieurs de ses contributions au développement local. Sur le plan énergétique, l’entreprise indique qu’elle fournit à la société publique Jirama le surplus d’électricité produit sur son site de Mandena, couvrant ainsi « 100 % des besoins » de la commune urbaine de Fort-Dauphin. Ce partenariat, selon la société, illustre sa volonté de participer activement à l’amélioration des infrastructures publiques dans une région longtemps enclavée.


Sur le volet de l’eau potable, QMM rappelle avoir cofinancé la station d’apurement de Lanirano, considérée comme la principale source d’approvisionnement pour la population de Fort-Dauphin. L’entreprise précise que la remise en état de cette infrastructure est actuellement en cours, dans le cadre de son programme de responsabilité sociétale (RSE). L’objectif affiché est de garantir un accès durable à l’eau pour les habitants, tout en réduisant l’impact environnemental de ses activités minières.


L’industriel met également en avant le port d’Ehoala, infrastructure qu’il a construite et qu’il continue d’opérer. Selon QMM, plus de 70 % du trafic enregistré sur ce port serait destiné à des usages d’utilité publique, facilitant les échanges commerciaux, l’importation de biens essentiels et l’ouverture économique de la région d’Anôsy vers le reste du pays. Engagée depuis plus de deux décennies, la société affirme conduire un programme RSE « sur 25 ans », élaboré de manière « collaborative et participative » avec les autorités locales et les représentants des communautés. « Nous ne prétendons pas tout résoudre », reconnaît QMM, tout en soulignant la constance de ses engagements malgré un « contexte socio-économique complexe ».


Ce discours intervient à un moment charnière pour Madagascar, où s’expriment de plus en plus de voix réclamant une refonte du modèle de développement et une meilleure répartition des richesses issues des grands projets extractifs. QMM, consciente des tensions qui traversent le pays, se dit « ouverte au dialogue » et plaide pour un climat social apaisé, estimant que la stabilité autour de ses opérations est « plus que jamais essentielle » dans une conjoncture mondiale marquée par l’incertitude des marchés. Dans un environnement national en quête de renouveau, le message de QMM se veut un appel à la conciliation : trouver un équilibre entre les aspirations de changement portées par la jeunesse et la nécessité de préserver les leviers économiques régionaux. Un défi majeur pour un pays où les ressources naturelles représentent à la fois un espoir de développement et une source récurrente de tensions sociales.