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BANQUE CENTRALE | Maintien du taux directeur

Le Comité monétaire de la Banky Foiben’i Madagasikara (BFM) a décidé, le 4 novembre 2025, de maintenir inchangé son taux directeur à 12 %.


Le Comité monétaire de la Banky Foiben’i Madagasikara (BFM) a décidé, le 4 novembre 2025, de maintenir inchangé son taux directeur à 12 %. Une décision qui, selon les analystes,traduit une approche prudente, à un moment où l’économie nationale, encore fragilisée par les turbulences politiques et le ralentissement global, cherche un équilibre entre stabilité des prix et relance de l’activité.


BFM explique que cette orientation monétaire s’inscrit dans la continuité des mesures d’assouplissement adoptées en octobre, destinées à soutenir le crédit bancaire et à favoriser le financement des entreprises. Mais dans un environnement mondial incertain, où la croissance ne dépasse pas 3,2 % et où l’inflation reste inégalement maîtrisée, la Banque centrale privilégie la stabilité avant tout. "Comme de nombreuses banques centrales, elle choisit de temporiser avant de modifier à nouveau sa politique, afin de préserver la confiance des investisseurs et éviter toute pression sur la monnaie nationale", a commenté pour sa part l'économiste Hery Andria.


Sur le plan intérieur, les indicateurs économiques témoignent d’une conjoncture contrastée. Après une contraction enregistrée au troisième trimestre 2025, l’économie malgache peine à retrouver son rythme. Les tensions politiques récentes ont freiné les investissements et affecté la confiance des ménages comme des entreprises. Toutefois, certains signaux positifs viennent nuancer ce tableau : les réserves de change ont progressé pour atteindre l’équivalent de 6,2 mois d’importations, un niveau jugé confortable par les observateurs. Par ailleurs, la masse monétaire a augmenté de 12,9 %, signe que les flux financiers circulent mieux dans l’économie.


Autre indicateur  : l’inflation a ralenti, passant à 7,5 % en septembre, contre des niveaux bien plus élevés observés les mois précédents. Explication a été donnée que ce reflux reflète l’efficacité des politiques monétaires restrictives menées par la BFM depuis 2024, combinées à une modération des prix internationaux de certaines denrées et de l’énergie. Cette évolution permettrait d’entrevoir une stabilisation progressive du pouvoir d’achat, même si les inégalités régionales et la volatilité des prix alimentaires demeurent des défis persistants.


En maintenant son taux directeur à 12 %, la BFM cherche donc à consolider ces acquis tout en évitant de relancer trop rapidement la machine économique, au risque de créer un nouveau choc inflationniste. L’institution semble privilégier une observation attentive des effets différés de ses récentes mesures d’assouplissement sur le crédit et l’investissement. Cette stratégie vise donc à soutenir la reprise sans compromettre les équilibres macroéconomiques durement restaurés ces derniers mois. À moyen terme, la réussite de cette politique dépendra de la capacité du pays à restaurer la confiance des acteurs économiques, à renforcer la gouvernance et à stimuler les secteurs porteurs tels que l’agriculture, les mines et les infrastructures.