La Société financière internationale (SFI), branche du Groupe de la Banque mondiale dédiée au secteur privé, prévoit d’accorder une garantie de 120 millions de dollars au groupe de microfinance Baobab, acteur bien connu du financement inclusif sur le continent et présent à Madagascar depuis maintenant plusieurs années.
Selon les explications de la SFI, ce mécanisme vise à couvrir les risques liés aux prêts accordés aux petites et moyennes entreprises (PME) dans six pays : le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la République démocratique du Congo, Madagascar, le Mali et le Sénégal. Dans ces économies où les PME représentent l’un des principaux moteurs de création d’emplois et de croissance, l’accès au crédit reste souvent limité en raison de garanties insuffisantes ou de profils considérés comme risqués par les institutions financières. L’initiative de la SFI se présente ainsi comme une réponse concrète à ces défis, en renforçant la capacité de Baobab à financer des entreprises non ou mal desservies, notamment les microentreprises et les structures dirigées par des femmes.
Le projet repose sur deux fonds complémentaires. Le premier, consacré au secteur agricole, peut atteindre un montant de 70 millions de dollars. Il permettra à la SFI de garantir jusqu’à 70 % d’un portefeuille consolidé de prêts destinés aux petits exploitants agricoles, aux coopératives, aux PME opérant dans l’agro-industrie, ainsi qu’aux acteurs intermédiaires de la chaîne de valeur. Dans des pays où l’agriculture représente une part essentielle de l’économie et de l’emploi, cette composante devrait renforcer la résilience des filières, améliorer la productivité et soutenir l’adoption de pratiques plus durables.
Le second mécanisme, le fonds de soutien aux PME, doté d’un montant maximal de 50 millions de dollars, couvrira jusqu’à 50 % d’un portefeuille de prêts destinés aux entreprises de taille petite ou moyenne. Cette garantie vise à encourager Baobab à accroître son exposition envers des secteurs à fort potentiel mais souvent perçus comme trop risqués. Elle devrait ainsi permettre aux PME d’accéder plus facilement à des financements pour investir, moderniser leurs équipements ou développer leurs activités.
Au-delà de l’appui financier, la SFI accompagnera ce partenariat par un programme de conseil destiné aux entreprises agricoles. L’objectif est de renforcer leurs capacités en matière de gestion, de planification et de développement de marchés. Une attention particulière sera portée aux entreprises dirigées par des femmes, souvent confrontées à davantage de barrières d’accès au financement. Cette orientation vise à promouvoir l’inclusion financière et l’égalité des chances dans les secteurs clés de croissance. La SFI prévoit que cette collaboration contribuera à augmenter significativement le volume de prêts accordés aux PME d’ici 2029, avec un élargissement notable du portefeuille de Baobab dans les six pays concernés. Dans le domaine agricole, l’impact attendu inclut un meilleur accès au crédit, le renforcement des chaînes de valeur et une participation accrue des femmes entrepreneures.



