Le partenariat entre la Grande Ile et la Banque mondiale est appeler à connaître une nouvelle dynamique. Dernièrement, le Représentant résident de l’institution à Madagascar, Atou Seck, a été reçu par le ministre de l’Économie et des Finances, Dr Herinjatovo Ramiarison. Ce dernier a souligné la nécessité de consolider les bases de la relance économique du pays.
Dans un contexte marqué par les défis liés à la reconstruction de l’économie nationale, à la lutte contre la pauvreté et à la transformation du système de gouvernance, les échanges entre les deux parties ont porté sur plusieurs axes stratégiques essentiels. Il s’agit notamment de la reprise éventuelle des décaissements de la banque, de l’alignement des futurs appuis sur les priorités économiques nationales, du soutien à l’organisation des Assises nationales pour la relance économique, ainsi que de la prochaine revue des projets financés à Madagascar. "Après une période de suspension liée à des considérations de gouvernance et de stabilité institutionnelle, l’institution de Bretton Woods souhaite désormais engager une démarche structurée visant à adapter ses futurs appuis aux nouvelles orientations économiques du pays", a-t-on aussi rapporté.
Dans cette optique, la Banque mondiale a exprimé son souhait d’organiser prochainement une séance de mise en adéquation des appuis futurs avec les priorités de développement fixées par l’État malgache. Cette démarche s’inscrit dans une logique de partenariat rénové, fondé sur la cohérence des politiques publiques, la performance des projets et les résultats concrets au bénéfice des populations. Pour les autorités malgaches, cette perspective représente une opportunité majeure de mobiliser à nouveau des ressources financières indispensables à la relance des secteurs clés de l’économie, notamment les infrastructures, l’énergie, l’agriculture, l’éducation, la santé et le développement social.
Tenue prochaine des Assises nationales
Autre point majeur abordé au cours de la rencontre : l’appui envisagé de la Banque mondiale à l’organisation prochaine des Assises nationales pour la relance économique. Cette initiative, voulue par les autorités, vise à réunir l’ensemble des acteurs publics, privés, sociaux et techniques afin de définir une vision partagée du redressement et de la transformation économique du pays. "Les Assises nationales devraient constituer un cadre de réflexion stratégique permettant d’identifier les leviers prioritaires de croissance, les mécanismes de financement adaptés, ainsi que les réformes structurelles nécessaires pour bâtir une économie plus résiliente, inclusive et durable", a-t-on expliqué.
L’appui de la Banque mondiale dans l’organisation de cet événement est perçu comme un signal fort de confiance envers les orientations prises par le gouvernement. Il pourrait se traduire par une assistance technique, un accompagnement méthodologique, mais aussi un soutien financier direct. Mais avant la tenue de cette rencontre, une revue des projets financés par la Banque mondiale à Madagascar est au programme. Cet exercice vise à évaluer l’état d’avancement des programmes en cours, leur efficacité, ainsi que leur impact réel sur les conditions de vie des populations.
Selon les explications apportées par le MEF, l’objectif global est de renforcer l’efficacité des investissements, améliorer les mécanismes d’exécution et maximiser les retombées économiques et sociales pour les citoyens. À travers cette revue, les deux parties entendent identifier les éventuels goulots d’étranglement, corriger les insuffisances et garantir une meilleure utilisation des ressources. "Cette approche orientée vers les résultats s’inscrit dans la volonté du ministère de faire de chaque projet un véritable levier de développement local, capable de générer de l’emploi, d’améliorer l’accès aux services publics et de stimuler l’activité économique", a-t-on aussi tenu à souligner.
Accompagner les réformes structurelles
À l’issue de cette rencontre avec Atou Seck et son équipe, le ministère de l’Économie et des Finances a réaffirmé son engagement en faveur d’une relance économique responsable, inclusive et tournée vers les résultats. Cette vision qui, selon ce département, s’inscrit pleinement dans le cadre plus large de la Refondation de la République, engagée par les autorités actuelles. Le MEF qui a ajouté qu'il ne s’agit pas uniquement de renouer avec la croissance, mais surtout de bâtir un modèle de développement plus équitable, qui profite à toutes les couches de la population, réduit les inégalités et renforce la résilience de l’économie face aux chocs externes.
Le partenariat avec la Banque mondiale est ainsi perçu comme un outil stratégique pour accompagner les réformes structurelles, renforcer les capacités institutionnelles et mobiliser les financements nécessaires à la transformation du pays. Pour certains observateurs, cette rencontre entre le ministre de l’Économie et des Finances et le Représentant résident de la Banque mondiale marque une étape importante dans le processus de normalisation et de renforcement de la coopération entre Madagascar et l’institution financière internationale.
"Les échanges effectués témoigne d’une convergence de vues autour des priorités de développement du pays et d’une volonté commune de travailler dans un esprit de transparence, d’efficacité et de redevabilité. À travers la reprise éventuelle des décaissements, l’appui aux Assises nationales et la revue des projets en cours, la Banque mondiale se positionne comme un partenaire clé de la relance économique malgache", a également indiqué le MEF avant de noter que le gouvernement entend démontrer sa capacité à piloter une politique économique rigoureuse, soutenable et centrée sur l’amélioration durable des conditions de vie de la population.





