La gestion de Jirama et l’état d’avancement de son processus de restructuration ont été longuement débattus hier à Tsimbazaza, à l’occasion d’une rencontre entre les députés et le ministre de l’Énergie et des Hydrocarbures, Ny Ando Jurice Ralitera. Cette séance de travail a réuni, outre les parlementaires, les dirigeants de la compagnie nationale, des producteurs indépendants d’électricité, des fournisseurs de carburant ainsi que des représentants des syndicats.
Au cœur des échanges : la gouvernance de la Jirama, les difficultés persistantes du secteur énergétique et les attentes fortes de la population en matière de qualité de service. Les députés ont exprimé de vives préoccupations concernant les abus de pouvoir et les pratiques de corruption observées au sein de certaines agences de la société publique. Plusieurs élus ont notamment dénoncé les frais jugés abusifs et injustifiés imposés aux usagers lors des branchements d’eau et d’électricité, une situation qui alimente le mécontentement populaire.
Les contrats liant la Jirama aux producteurs d’électricité et aux fournisseurs de carburant ont également suscité de nombreuses interrogations. Ces accords, jugés stratégiques pour la stabilité énergétique du pays, sont aujourd’hui remis en question par plusieurs parlementaires, qui estiment qu’ils ne sont plus adaptés aux réalités nationales ni aux capacités financières de l’entreprise. Certains élus ont ainsi appelé à leur révision, voire à leur renégociation, afin de mieux protéger les intérêts de l’État et des consommateurs. Ils ont également insisté sur la nécessité d’un suivi rigoureux du plan global de redressement de la Jirama.
Face à ces préoccupations, le ministre Ny Ando Jurice Ralitera a tenu à rassurer les députés. Il a affirmé que les contrats désavantageux pour la société et pour les usagers pourraient être tout simplement résiliés, conformément aux dispositions légales en vigueur. Cette déclaration marque une volonté claire de rompre avec certaines pratiques du passé qui ont lourdement pesé sur les finances de la Jirama. Le ministre a également annoncé la mise en place prochaine d’audits de gestion, financiers et techniques. Ces audits viseront à renforcer la transparence, à améliorer la gouvernance interne et à identifier les dysfonctionnements structurels de l’entreprise. La modernisation des agences, l’amélioration des procédures et l’instauration d’une véritable discipline financière figurent parmi les priorités affichées par le ministère.
Enfin, Ny Ando Jurice Ralitera a réitéré la détermination du gouvernement à poursuivre résolument les efforts de redressement du secteur énergétique. Il a martelé que l’objectif est de répondre efficacement aux attentes de la population en matière d’accès à l’électricité et à l’eau, tout en améliorant durablement la qualité des services fournis. Pour les députés comme pour l’exécutif, la réussite de la restructuration de la Jirama demeure un enjeu majeur pour le développement économique et social de Madagascar.



