Face aux problèmes récurrents de l'électricité qui impactent fortement le secteur privé, le Syndicat des Industries de Madagascar (SIM) a tenu à partager son point de vue. Les industriels sont disposés à jouer la carte de l'autoproduction mais estiment qu'ils doivent être épaulés dans cette démarche.
Pour les entreprises locales, ces interruptions fréquentes ne sont plus de simples désagréments, mais de véritables freins à la compétitivité et à la croissance. Machines à l’arrêt, pertes financières, retard dans les commandes : l’impact est direct et met en péril la capacité du secteur industriel à contribuer pleinement au développement économique du pays. Dans ce contexte, le SIM réaffirme l’urgence absolue d’identifier et de mettre en œuvre des solutions énergétiques durables afin de garantir un approvisionnement stable et fiable. Les industriels rappellent que l’électricité constitue le socle de leur activité : sans énergie continue et de qualité, aucun projet d’expansion, aucune innovation et aucune montée en gamme ne peuvent être envisagés.
Le défi énergétique apparaît ainsi comme l'un des enjeux majeurs à résoudre pour relancer l’industrie nationale. Conscient de sa responsabilité, le SIM se dit prêt à jouer un rôle actif dans la recherche de solutions, notamment à travers le développement de l’autoproduction d’électricité au sein des entreprises. Cette option, déjà adoptée par certains acteurs, permettrait de sécuriser une partie de leurs besoins énergétiques et de réduire leur dépendance exclusive au réseau national. L’autoproduction représente également une opportunité de diversifier les sources d’énergie, de promouvoir des solutions plus propres et plus modernes, et de renforcer la résilience du secteur face aux aléas.
Cependant, le syndicat souligne que cette démarche ne peut réussir sans un appui solide des pouvoirs publics. La mise en place de dispositifs fiscaux incitatifs, l’accès facilité aux équipements, ainsi que l’établissement d’un cadre réglementaire clair et stable sont essentiels pour encourager les industriels à investir dans leurs propres moyens de production. Le rôle de la Jirama est également déterminant : elle doit accompagner cette dynamique à travers des partenariats structurants et une meilleure coordination avec le secteur privé. Vincent Blanchet, Directeur général d’Alpha Ciment et administrateur du SIM, insiste sur le caractère vital de l’énergie pour l’industrie. « L’énergie est le moteur de toute industrie », rappelle-t-il, soulignant que Madagascar ne pourra exploiter pleinement son potentiel manufacturier sans une électricité fiable, de qualité et à un coût compétitif.
Selon toujours le patron d’Alpha Ciment, la pression croissante des importations impose aux entreprises locales de devenir toujours plus performantes. Or cela n’est possible que si l’environnement énergétique est favorable. L’autoproduction peut offrir une partie de la solution, en permettant aux industriels de sécuriser leur approvisionnement, mais elle nécessite des investissements considérables. Ces investissements ne peuvent se concrétiser que si l’État et la Jirama s’engagent dans une stratégie commune, fondée sur la transparence, la confiance et un cadre législatif adapté. Les industriels appellent ainsi à une collaboration renforcée entre secteur public et secteur privé afin de bâtir un système énergétique résilient, capable de soutenir la croissance économique du pays.



