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VATOVAVY | Les ambitions d’une nouvelle région



La loi instituant la 23ème région de Madagascar a été officiellement promulguée par le Président de la République Andry Rajoelina au Palais d'État d'Iavoloha ce 11 août 2021. La cérémonie de ce mercredi a fait suite à l’adoption en Conseil des Ministres, puis par les deux chambres du Parlement, ainsi que le contrôle de constitutionnalité effectué par la Haute Cour Constitutionnelle, de la loi instituant la Région Vatovavy comme étant la 23ème région de Madagascar.




 
Désormais, la Région Fitovinany sera composée des districts d'Ikongo, Manakara et Vohipeno tandis que la Région Vatovavy sera formée par Ifanadiana, Nosy Varika et Mananjary. Le découpage administratif des régions Vatovavy et Fitovinany est la concrétisation d'une promesse du Président Andry Rajoelina à l'endroit de la population locale lors la campagne à l'élection présidentielle de 2018.
 
Lors d'une consultation populaire à Manakara, en octobre 2020, le Chef de l'État a d'ailleurs personnellement rencontré les Ampanjaka, Ndregnony, les autorités, ainsi que la population locale pour évoquer les questions relatives au découpage de la Région Vatovavy Fitovinany. Une consultation populaire qui s'est déroulée dans la pure tradition Antemoro où tous les Ampanjaka, les notables et autorités étatiques des districts de Mananjary, Ifanadiana, Nosy Varika, Manakara, Ikongo et Vohipeno ont pu donner leurs points de vue concernant la séparation de Vatovavy et de Fitovinany.
 
Présent lors de cette cérémonie au Palais d’État d’Iavoloha, les représentants des Ampanjaka et notables des régions Vatovavy et Fitovinany ont exprimé leur reconnaissance à l’endroit du Président Andry Rajoelina. Selon ces Chefs traditionnels, le Chef de l’État a fait une priorité la séparation administrative de ces deux régions, qui selon eux, est le garant du développement au niveau local. Par ailleurs le Président de la République a réaffirmé dans allocution que le but de cette séparation est d'assurer une Administration publique proche du peuple pour que la population n'ait plus à parcourir plusieurs centaines de kilomètres pour effectuer une démarche administrative.
 
Pour qu’autonomisation rime avec développement
 
« La mise en place de cette 23ème région rejoint notre vision d’impliquer nos collectivités territoriales dans le processus de développement par leur autonomisation et une décentralisation effective », a ajouté le Président. Selon le Ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, Tianarivelo Razafimahefa, les 210 millions d’Ariary de subvention, ainsi que les 2 milliards d’Ariary allouées à la Région Vatovavy sont d’ores et déjà disponibles, ainsi que le pack d’engins complet pour la réalisation des travaux et infrastructures au sein de la Région Vatovavy.
 
La Région Vatovavy, avec une superficie de 13 069 km2, sera composée d’une soixantaine de communes. Les routes constituent pour la Région les principales voies d’acheminement des produits, tout en étant les principales voies de communication reliant les différentes contrées aux agglomérations plus importantes. Le réseau est d’une densité assez faible et est constitué en partie d’infrastructures qui ne sont praticables que saisonnièrement. Le canal des Pangalanes est navigable par de petites et moyennes embarcations. Il est utilisé depuis sa création par les populations locales pour le transport et le déplacement le long du littoral. Mananjary dispose d’un terrain d’aviation bitumé qui peut accueillir des petits et moyens porteurs.
 



En matière de développement, Vatovavy doit apporter au plus vite des réponses à ses faiblesses structurelles comme le manque de diversification des activités génératrices de richesse malgré l’importance des ressources existantes. A l’heure actuelle, l’agriculture reste la principale activité. Les cultures à petite échelle, basées sur les méthodes traditionnelles, demeurent prédominantes. La culture reste la plus pratiquée, mais, les cultures de rente et l’arboriculture fruitière sont toujours présentes, ainsi que les cultures industrielles (canne à sucre et palmier à huile). La Région offre une surface cultivable de plus de 500 000 ha.
 
L’émergence du Vatovavy selon Gasparin Zafindravolony

Le moment tant d’attendu d’acter le développement du Vatovavy est enfin arrivé. Gasparin Zafindravolony, leader du Collectif des Cadres du Vatovavy, estime que la région a tous les atouts pour rattraper ses retards et se mettre sur les rails de l’émergence. Pour lui, les priorités sont la mise en place d’une gouvernance régionale moderne, la promotion de l’agriculture, le développement de la connectivité au sens élargie du terme et l’emploi des jeunes. Ce dernier point intègre les actions visant à multiplier les activités génératrices de revenus.

 

Gasparin Zafindravolony soutient que le premier défi à relever est d’arrimer le secteur agricole aux nouveaux enjeux de développement. Plus précisément, il s’agit d’aménager les périmètres agricoles exploitables pour booster la productivité et renverser la tendance en matière de chômage et de sous-emploi. Pour ce faire, il prône une politique de partenariat multiforme dans le cadre de la vision insufflée par le Président de la République qui, sur le terrain, se décline déjà en différentes actions : distribution de titres verts, accompagnement techniques et soutien financier des jeunes entrepreneurs agricoles, promotion de l’économie bleue…
 
Toujours selon cet originaire de Nosy Varika mais qui a fait une bonne partie de ses études à Mananjary, la région a besoin de mettre en œuvre un plan réaliste de développement social qui priorise les initiatives à impacts directs sur le quotidien des populations. Un plan dont les actions devraient être définies avec une méthodologie qui prend comme référence des meilleurs standards en matière de développement territorial.
 
Mananjary, ville du futur
 
Si l’on se réfère aux objectifs du Collectif des Cadres du Vatovavy, Mananjary, le chef-lieu de région, va être transformé en une ville moderne configurée selon le concept de smart city mais en tenant compte de ses richesses naturelles (matériaux en bambou, nombreuses voies d’eau…). L’objectif ultime étant de faire de Mananjary la « Venise verte et intelligente de l’ouest de l’océan Indien ».

 


Aussi Mananjary sera la locomotive pour la mise en musique de la stratégie de développement régional, reposant sur la stimulation des capacités de transformation des produits agricoles, une politique de qualité pour les produits destinés à l’exportation (letchi, café, poivre,…), une diversification des activités (agro industries, artisanat, tourisme, services…), et des gains de productivité sur les cultures vivrières (maîtrise de l’eau, accès aux facteurs de production,…), afin de ne pas fragiliser davantage des écosystèmes déjà très sollicités.

De par sa situation et sa fonction territoriale, Mananjary va tenir le rôle de pôle régional. La ville va ainsi bénéficier d’un  rayonnement assez vaste sur cette partie de l’île. Le canal constituant une voie de circulation et de commerce vitale pour l’avenir de la ville et de la région. Une ville dont les activités commerciales seront organisées autour des ports (fluvial et maritime), de l’aéroport de Pangalana et des zones de production.
 
Gasparin Zafindravolony souligne outre que pour le Vatovavy, le principal enjeu de la stratégie de développement et de lutte contre la pauvreté repose simultanément sur sa capacité à favoriser un contexte de croissance  économique sur la base des filières porteuses, et par voie de conséquence à créer de la richesse, et sur des mécanismes qui permettraient une répartition plus équitable de ces richesses, sans néanmoins occulter les exigences du marché.
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