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EXPO RAMILY | Hommage à une icône



Entre rétrospective et hommage, l’exposition consacrée à Emile Rakotondrazaka, plus connu sous le nom de Ramily ou encore affectueusement appelé Dadamily, met à l’affiche le père de la photographie contemporaine malgache en noir et blanc. 

Selon Hakanto Contemporary, qui accueille cette exposition, il s’agit de présenter un espace-temps mettant en avant le génie d’un photographe, initiateur du noir et blanc, et laborantin hors pair. Parmi ses dernières parutions publiques, en 2007, il participe à une exposition internationale d’art contemporain, « 30 et Presque-Songes » initiée par Joël Andrianomearisoa à Antananarivo.

Emile Rakotondrazaka est né le 25 septembre 1939 dans le quartier d’Antohomadinika à Antananarivo. Aîné de 10 frères et sœurs, il est le fils du menuisier Rakotozafy et Razanapanalina. À l’âge de dix ans, en 1949, il est alors élevé par le Pasteur Rasolonjatovo, qui a un fils photographe. Sa première rencontre avec la photographie commence lorsqu’il suit son frère d’adoption pour effectuer des « opérations cartes d’identité » dans les villes et villages de Madagascar durant cette période encore sous domination coloniale.

En 1956, à l’âge de 17 ans, Ramily travaille en tant qu’assistant-technicien de labo photo chez Photoflex, situé à Analakely sur l’Avenue de l’Indépendance et dirigé par le photographe français Mesli d’Arloze. Ses talents dans les techniques de développement de photographie en chambre noire commencent à attirer l’attention. Son employeur apprécie beaucoup sa maîtrise des procédés chimiques. Ramily excelle en tant que laborantin.

En 1968, il ouvre son premier laboratoire de développement — encore très modeste, mais déjà très connu — dans le quartier historique d’Ankadifotsy, au sous-sol d’une librairie tenue par sa femme. Deux ans plus tard, en 1970, il déménage à Itaosy, où cette fois, il déplace son laboratoire de développement devenu plus grand et sophistiqué. Une première pour Madagascar. Il crée par la suite un studio de photographie. Plus tard, il commencera même un atelier d’encadrement en bois.

Entre les années 1970 et 2000, Ramily expose successivement dans les locaux d’Air Madagascar, au Centre Culturel Albert Camus (actuellement Institut Français de Madagascar), au CITE (Centre d’Information Technique et Économique), à l’Alliance Française de Tananarive et même dans les rues de la ville d’Antananarivo, avec un collectif d’amis photographes. 

L’artiste a aussi participé à plusieurs éditions du Mois de la Photo et au festival Photoana, ainsi qu’une biennale de rencontres photographiques dans l’Océan Indien, qui ont toutes eu lieu à Antananarivo. À deux reprises, la revue internationale « Revue Noire » lui consacre même des articles. Ramily est également membre fondateur de deux associations de photographes, dont l’Association des Photographes de Madagascar et l’Association des Photographes de Tananarive.

Icône de la photographie, Ramily est la référence du tirage argentique. Son œuvre a atteint son apogée dès les années 1970. Il a arrêté sa carrière de laborantin en 2003, l’année où il a été victime d’une attaque cardiaque. Ramily est décédé le 26 mars 2017 à Antananarivo, en laissant derrière lui des centaines de paysages poétiques, des tirages travaillés avec soin, les noirs et blancs des clichés de mariage et événements solennels, et surtout une passion inouïe pour la photographie partagée généreusement à de jeunes générations de photographes.