La journée du « Santa-bary », organisée ce jeudi 6 mai, a été une occasion pour des acteurs engagés dans la filière, à savoir la société Yuans, la Société Trading de l'Océan Indien (STOI) et l’organisation AfricaRice, de partager leurs expériences sur la culture et le développement du riz hybride à Madagascar. Trois points clés ont été soulevés lors de ces échanges dont le coût élevé et l’accès aux semences par les paysans, l’usage des fertilisants et la capacité des agriculteurs à investir dans la mécanisation.
Les acteurs de la filière ont évoqué certaines contraintes techniques et financières qui limitent le développement et les investissements dans la production à grande échelle du riz hybride à Madagascar. Il s’agit notamment des contraintes en termes de maintien du taux de germination des semences importées, de la disponibilité des intrants, les difficultés à maitriser les « itinéraires techniques » et le peu d’entrain des institutions financières à appuyer la filière.
D’après les intervenants, des solutions sont disponibles pour booster cette filière dans le pays. Parmi les propositions avancées, la production de semences et d’engrais localement pour réduire les coûts, à l’exemple de la STOI qui produit déjà 2000 tonnes d’engrais Taroka par mois, et qui collabore avec les producteurs en leur fournissant à l’avance ce qui est nécessaire pour la production. En retour, les produits (riz, maïs, haricot blanc…) sont vendus à la société qui met en pratique le mécanisme d’agriculture contractuelle.
A savoir que la rencontre a aussi permis d’en savoir davantage sur l’évolution de la production de riz hybride à Madagascar. On sait ainsi que malgré le passage des cyclones et le changement climatique, le rendement du riz hybride n’a présenté qu’une légère baisse de production : de 9 à 10 tonnes à l’hectare si cela atteignait 11tonnes à l’hectare l’année dernière. Notons que pour le riz conventionnel, le rendement ne dépasse pas les 6 tonnes par hectare. Il a aussi été rapporté que le site modèle de démonstration du riz hybride d’Andranovaky Mahitsy est actuellement dans sa phase de récolte.
« Cette journée a été une opportunité pour le Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage d’avancer dans la réalisation de ses objectifs à travers la mobilisation des producteurs autour des techniques de gestion des pertes post-récolte et de rechercher des solutions concertées aux problématiques de la diffusion à grande échelle du riz hybride à Madagascar », a-t-on aussi indiqué dans un communiqué.