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ALEFA MADAGASCAR | La sélection du label Strut



Le label Strut a réalisé la réédition d’une sélection de titres, baptisée Alefa Madagascar, qui trace les contours d’une époque foisonnante : celle où les musiques de Madagascar s’électrifiaient, portées par l’industrie locale du disque. Bref, c’était la belle époque Kaiamba portée par Discomad.

« Si vous voulez vous faire une idée de l’effervescence musicale de la fin des années 70 et du début des années 80 à Madagascar, alors cette compilation fort bien documentée est un cadeau des dieux », a écrit Pan Africa Music (PAM) qui a ajouté que la Grande Île, on le sait, est un vivier de styles et de traditions qui en font la richesse. Mais quelques années après une indépendance qui ressemblait fort, comme dirait Tiken Jah Fakoly, à la photocopie de l’indépendance plutôt qu’à l’original, la révolution de 1972 rebattait les cartes et donnait au pays une autre direction.

C’est dans les années suivantes que la maison de disques Discomad allait enregistrer à tour de bras des artistes de toute l’île. C’est l’époque où les guitares électriques, les orgues, font leur apparition et que le salegy et le tsapiky prennent leur essor. Le premier, directement inspiré de l’antsa sakalava, c’est-à-dire les chants traditionnels du Nord et de l’Ouest de l’île, et le second assis sur la tradition, mais également influencé par l’Afrique du Sud voisine, dont on captait les radios dans le sud malgache.

Et PAM de poursuivre que « les puissants dialogues (« call-and-response »), les chœurs vocaux riches et les triolets sont caractéristiques d’une sensibilité malgache unique, popularisant ces styles locaux au point de rivaliser avec toute la musique étrangère implantée sur l’île à l’époque ». Le grand Charles Maurin Poty, musicien et directeur artistique du label Kaiamba, a été invité pour raconter dans les notes qui accompagnent le disque.

En tout cas, les 18 titres tirés des archives de l’époque symbolisent à merveille la diversité et la liberté créative d’une époque où « Madagascar tournait pour de bon une page de son histoire, l’enthousiasme de ces orchestres qui rêvaient en musique, flirtant parfois avec le psychédélisme, sans connaître encore les difficultés qui allaient frapper l’île à partir de la fin des années 80 ».