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ART PLASTIQUE | Place à « La nouvelle main »



 

Quatre jeunes artistes en devenir donnent rendez-vous au public à Hakanto Contemporary jusqu’au 22 octobre dans la cadre de l’exposition de groupe baptisée « La nouvelle main ». Focus sur cette initiative (et ses initiateurs) qui met sur le devant de la scène les nouvelles figures émergentes du monde l’art plastique malgache.


À l’image de ces mots volants sur un tableau noir, « La nouvelle main » est un balbutiement de quatre jeunes malagasy. Sont-ils artistes ou non ? Vont-ils devenir artistes ? Telles sont les questions posées ! Telle est l’intrigue ! Justement ici il n’est pas question de devenir un artiste, mais plutôt de révéler leurs engagements dans la création, leurs désirs de se projeter dans les formes d’aujourd’hui ou de demain dans la belle insouciance de la jeunesse.

« À Hakanto Contemporary aujourd’hui, nous sommes fiers de révéler au public quatre jeunes artistes, figures émergentes de la nouvelle scène contemporaine malagasy à travers des œuvres monumentales et inédites produites spécialement pour l’exposition. Rose Kely Ranarivelo, Andy Rasoloharivony, Fitiavana Ratovo et Sanka ont tout d’abord participé à des workshops organisés par Hakanto Contemporary », ont indiqué les organisateurs dans un article de présentation.

Les organisateurs qui notent que des rencontres sont mises en place régulièrement dans le but d’encourager le dialogue et les échanges entre les artistes issus de différentes disciplines. Et surtout pour révéler de nouvelles énergies. Imaginées comme des espaces de discussion et de réflexion collective, ces rencontres ont permis non seulement d’identifier les quatre jeunes artistes de cette exposition, mais aussi de les accompagner dans la mise en forme de leurs idées de création. Car, à ce stade de leur parcours, ils sont tous encore dans une démarche de recherche.


Envie d’expérimenter


Ils continuent d’explorer les possibilités esthétiques à travers et à partir de leurs propres médiums, jusqu’à expérimenter d’autres supports et d’autres formes. L’accompagnement spécifique, qui leur a été donné en préparation de cette exposition, mettait l’accent en particulier sur l’importance de maintenir cette ouverture dans chacune de leurs démarches. D’emblée, ces jeunes artistes sont animés par le désir de franchir de nouvelles étapes dans leur lancée. Ils ont l’envie d’aller de l’avant, ainsi que de trouver de nouvelles directions à leurs travaux, les nourrir et leur donner de nouvelles perspectives.

Ces artistes en devenir cherchent le moyen de sortir de leur propre zone de confort, de leurs habitudes ou encore de leur solitude. Et malgré le contexte avec l’avenir flou que réserve cette voie qu’ils ont choisie, ils n’en démordent pas. L’envie d’expérimenter, de s’exprimer ou tout simplement d’exister prime sur tout le reste et résonne ici dans chaque geste, proposition et matière. L’image, le métal, la terre cuite, le textile ou encore le papier… les matières s’entremêlent dans un jeu de dialogue, de contraste et de confrontation. Elles reflètent une forme de pluralité qui trouve son point de ralliement dans le propos des œuvres, toutes nourries par des histoires personnelles et des expériences sociales de chacun. C’est sans doute ce qui fait le charme et l’esprit des premières œuvres en général, et la qualité des pièces de ces jeunes artistes en particulier, elles se révèlent à la face du monde comme des autoportraits de leurs auteurs.

Dans le cas précis de ces installations, la force de chaque proposition réside dans cette forme d’équilibre et de justesse, car il n’existe pas d’exercice plus périlleux que celui de parler de soi et de son propre univers, avec le dilemme posé par les formules et les représentations.


Tsarasaotra, Iray lalana…


Par le biais de son histoire familiale, Rose Kely Ranarivelo réinterprète à travers sa pièce un moment qu’elle affectionne particulièrement : Tsarasaotra. C’est à partir de plusieurs médiums tels que la céramique, le bois, la peinture, ses archives familiales que l’artiste restitue sur une table rêvée les composants de ce moment. En s’inspirant des essences de sa double culture franco-malgache, son installation entre en résonance avec les références culturelles et sociales en termes de goût et d’esthétique.

Pour réaliser son œuvre, Fitiavana Ratovo s’approprie d’un principe de construction que l’on côtoie dans la vie quotidienne. Cette série de tôles sculptées, accrochées à la manière d’une galerie de portraits, représente les membres d’une communauté qui partagent la même vision, les mêmes valeurs et projettent le même avenir. Iray lalana — qui signifie littéralement partageant le même chemin — sonne comme un vœu pour une prise de conscience collective de notre société en crise.





Par la force de la matière et la puissance de l’image, Andy Rasoloharivony invite et engage le spectateur à entrer dans une église pour faire l’expérience de L’urgence de la foi. Dans un jeu de contraste saisissant, le vidéaste présente en images des symboles forts de la foi chrétienne au milieu d’un décor de chantier. La lumière naturelle du jour, qui s’infiltre dans cet espace mystique et sacré, conduit l’expérience à son apogée.

Sanka, quant à elle, nous plonge dans la profondeur et la puissance du regard, la fenêtre de l’âme. Elle présente une première œuvre qui met un accent sur sa longue expérience en tant que portraitiste en dessin. Cette pièce est composée d’une série de portraits originaux et d’une suite d’onomatopées gravée sur le noir pour rappeler ses premiers gestes. La nouvelle main, une esquisse du futur plein d’incertitudes, mais avec la certitude de quatre jeunes espoirs avec leurs désirs de faire et de fabriquer leur temps.


Quid de Hakanto Contemporary


L’espace qui accueille les artistes de « La nouvelle main » affirme se consacrer à la valorisation de la richesse de l’art contemporain malgache. Plateforme à but non lucratif été lancé en février 2020, Hakanto Contemporary « célèbre et accompagne la créativité artistique à Madagascar ». Sous la direction artistique de Joël Andrianomearisoa, l’espace de 300 m² situé dans la localité de Ankadimbahoaka au sud de la capitale, Antananarivo, contribue aux dialogues entre les mondes artistiques locaux et internationaux, tout en affirmant la singularité de la culture malgache.





Joël Andrianomearisoa accompagne le développement et la conservation de Hakanto Contemporary depuis son inauguration en février 2020, associant son rôle d’artiste et de militant de la valorisation artistique et culturelle de Madagascar à l’international. Il a représenté Madagascar à la 58ème Biennale de Venise en 2019. De nombreuses institutions mondiales de premier plan (MAXXI, Hamburger Bahnhof, Smithsonian National Museum of African Art, le Centre Pompidou, Paris…) ont exposé ses œuvres. En tant que défenseur de la culture, il a fondé 30 et Presque-Songes (30 and Almost Dreams 2007, 2011), un projet multidisciplinaire consacré aux œuvres du poète malgache Jean-Joseph Rabearivelo. Il a également collaboré au festival de danse Sanga (2003) et au festival Photoana (2005).

Libre d’accès et gratuit, Hakanto Contemporary est un lieu de rencontre pour les artistes et les publics du monde entier. À part les programmes d’expositions collectives et individuelles qui valorisent des œuvres de l’ensemble de Madagascar et au-delà, l’endroit propose des espaces de résidences dédiés aux artistes. S’efforçant d’accélérer les échanges, de renforcer les compétences et de lancer des projets créatifs qui, à la fois, représentent et soutiennent la scène artistique locale.

Hakanto Contemporary est soutenu par le Fonds Yavarhoussen qui évolue du constat semon lequel l’art et la culture sont des leviers essentiels de développement. Hasnaine Yavarhoussen, Directeur Général du Groupe Filatex et fondateur du Fonds Yavarhoussen soutient que son initiative a pris pour mission de valoriser les arts et la culture malgaches pour les générations à venir.

En 2019, le Fonds Yavarhoussen ​a soutenu le premier pavillon​ national de Madagascar​​ représenté par l’artiste malgache Joël Andrianomearisoa à la Biennale de Venise. En 2020, le Fonds a inauguré Hakanto Contemporary à Antananarivo, Madagascar. Il s’agit du premier espace artistique polyvalent du pays (à but non lucratif), consacré à la valorisation de la richesse de l’art contemporain malgache. Le site propose également des résidences d’artistes.