L’agence de notation financière Moody’s constate une détérioration de la qualité des actifs de la plupart des banques de la région cette année, dans un contexte de baisse des revenus des ménages et des bénéfices des entreprises. « La qualité des actifs de la plupart des banques se détériorera, reflétant la réduction des revenus disponibles des ménages et la baisse des bénéfices des entreprises », a-t-elle ajouté.
L’agence de notation financière estime cependant que la rentabilité des banques de la zone Afrique devrait rester stable cette année malgré un environnement opérationnel difficile. L'amélioration des marges nettes d'intérêt compensera la hausse des coûts d’exploitation et des provisions destinées à couvrir les pertes sur prêts. Moody’s a également souligné que la plupart des systèmes bancaires africains sont confrontés à un environnement opérationnel difficile, caractérisé par une forte inflation, des taux d'intérêt élevés et, dans certains pays, par des pressions sur les liquidités en devises, tout en indiquant que la dépréciation des monnaies locales constitue un facteur de pression supplémentaire.
Et Moody’s de poursuivre que les banques s’appuieront sur l'amélioration des marges nettes d'intérêt résultant de la hausse des taux d'intérêt qui compensera la hausse des coûts d’exploitation et des provisions destinées à couvrir les pertes sur prêts. Les ratios de fonds propres déclarés devraient aussi rester stables, les banques pouvant potentiellement réduire les versements de dividendes si nécessaire. Moody’s estime également que les systèmes bancaires resteront financés par les dépôts et liquides, soutenant ainsi la stabilité financière même si la liquidité en devises étrangères demeurera un défi pour nombre de banques.
Pour ce qui est du secteur bancaire malgache, notons que la Banque centrale, dans sa dernière note au troisième trimestre 2022, a constaté une reprise des activités de crédit avec une variation positive des flux nets des crédits réels octroyés par rapport au précédent trimestre. L'opinion des banques confirme ce fait. En ce qui concerne les conditions générales d’octroi de crédit, elles ont été généralement maintenues sauf pour certaines banques qui les ont durcies notamment en matière de coûts des crédits.
Concernant la crédibilité des entreprises emprunteuses, la majorité des banques s’accordent à dire que ce paramètre est resté inchangé. Par ailleurs, à part les incertitudes sur le contexte socio-politique et sur la conjoncture économique, l'inflation est devenue un des principaux facteurs évoqués par les banques qui limitent le développement de leurs activités. Les trois principaux facteurs évoqués par les banques qui limitent le développement de leurs activités à Madagascar sont l’inflation (67,0 % des banques), l’incertitude sur le contexte socio-politique (67,0 %) et sur la conjoncture économique (67,0 %).
