Drop Down Menus CSS Drop Down Menu Pure CSS Dropdown Menu
Type Here to Get Search Results !

ECONOMIE ET FINANCES | Les perspectives de BFM



En tenant compte de l’évolution attendue de l’économie mondiale, la Banque centrale de Madagascar ou BFM, dans sa note de conjoncture publiée cette semaine, rappelle que Madagascar table sur un taux de croissance de 4,9% et un taux d’inflation de l’ordre de 8,5 %.

Selon la Banque centrale de Madagascar, les dernières projections tablent sur un ralentissement du taux d’inflation mondiale passant de 8,8 % en 2022 à 6,6 % en 2023. La croissance mondiale devrait ralentir à 2,9 % en 2023, après avoir été de 3,4 % en 2022. En excluant les récessions mondiales de 2009 et 2020, il s’agirait de l’une des plus faibles performances économiques enregistrées sur les vingt dernières années. Une récession de l’économie mondiale est ainsi à craindre en cas d’aggravation de l’inflation, de durcissement des politiques économiques ou des tensions financières, de nouvelles vagues de contaminations de la Covid-19 et que plusieurs pays devraient restreindre de nouveau leurs activités économiques.

En ce qui concerne l’économie malagasy, BFM note que le dernier cadrage projette une hausse de 0,7 point de pourcentage de la croissance économique, soit à un niveau de 4,9 % en 2023. Elle est expliquée essentiellement par l’accroissement des dépenses d’investissements publics et privés. Les effets de cliquet, les effets d’entrainement de la hausse des prix de l’énergie, les éventuelles hausses retardées des prix du riz (par rapport à celle au niveau international) conduiront à un taux d’inflation de l’ordre de 8,5 %, en glissement annuel de fin de période, et de 9,2 % pour la variation des moyennes des IPC. 

Pression fiscale nette de 12,1 %


Selon toujours BFM, le contexte international continuera d’influencer la situation des paiements extérieurs du pays. Au niveau du commerce international, les exportations seront stimulées par le développement des produits phares tels que les produits miniers, grâce à la hausse de la demande et du prix sur le plan international. Les entreprises franches continueront également d’apporter leur soutien à la croissance des exportations. Les produits agricoles traditionnels comme la vanille et le girofle, ainsi que ceux des entreprises franches apporteront également leur soutien à la croissance des exportations




Le secteur du tourisme a été affecté par la crise sanitaire, mais avec la reprise des voyages et l'assouplissement des restrictions, les recettes de ce secteur devraient continuer à s’améliorer. Pareillement, les paiements des dividendes devraient repartir à la hausse avec le retour à la normale des activités des entreprises. Par ailleurs, la réhabilitation des infrastructures dans le secteur minier soutiendra la croissance des flux d’investissements directs étrangers. Au niveau des finances publiques, la Loi des Finances Initiale de 2023 table sur un déficit des OGT (Opérations Générales du Trésor), base caisse, de -6,9 % du PIB pour l’année 2023. 

L’Etat projette une cible de taux de pression fiscale nette de 12,1 % en 2023. Une hausse des dépenses en capital sur financement externe serait également prévue. Pour financer le déficit, l’Etat aurait recours aux avances statutaires, à une émission des titres publics et à une mobilisation des ressources mises à la disposition par le FMI

Compte tenu de ces perspectives macroéconomiques, la variation de la masse monétaire résulterait notamment de la progression des crédits bancaires, des effets expansifs des opérations de l’Etat liées surtout aux dépenses publiques et, dans une moindre mesure de la reconstitution des avoirs extérieurs nets du système bancaire. Au nveau de la masse monétaire, la projection table sur une croissance annuelle de M3 de 17,8 % en 2023.

Environnement inflationniste


Revenant sur la situation de 2022, BFM a noté que le contexte économique mondial a été marqué par une accélération de l'inflation et un ralentissement de la croissance. L'inflation mondiale s'est située à 8,8 %1, en raison de la reprise de la demande depuis 2021 et des chocs énergétiques. Pour l'énergie, le prix moyen du Brent est passé de 70,7 dollars US/baril en 2021 à 100,8 dollars US/baril en 2022. Le niveau record de 122,7 dollars US/baril a été atteint en juin 2022. Par la suite, le cours du brut a diminué à partir de juillet 2022 pour s'établir à 80,9 dollars US/baril en décembre 2022.





Au niveau national, la situation économique a été caractérisée par un environnement inflationniste en 2022, qui a pesé sur l'activité. Elle s'explique principalement par l'augmentation des coûts de production, amplifiée par les effets négatifs des aléas climatiques. Les estimations du cadrage macroéconomique tablent sur une croissance du PIB de 4,2 % en 2022, après avoir été de 4,4 % en 2021. Contrairement à l’évolution attendue en octobre 2022, pour le dernier trimestre de l’année, les perceptions des dirigeants d’entreprise recueillies en janvier 2023 indiquent une baisse d’activités entre le troisième et le quatrième trimestre de 2022. L’Indicateur synthétique des Activités des Entreprises3 (IAE) a été de -7,4 %, contre une prévision de +7,6 %. Un taux de +38,7 % a été enregistré au troisième trimestre. Entre novembre 2021 et novembre 2022, le taux d’inflation en glissement annuel a été de 10,8 %. Sur la même période, les prix du riz ont augmenté de 6,7 %, ceux de l’énergie de 14,7 %4 et l’IPC sous-jacent, reste du panier de consommation, a augmenté de 11,6 %.

Notons, enfin, que le 7 février dernier, le Comité monétaire de BFM a procédé à la revue trimestrielle de la politique monétaire. A l’issue de la réunion, le Comité a décidé de maintenir les taux des facilités permanentes comme suit : le taux des facilités de dépôt à 8,10 % et le taux des facilités de prêt marginal à 10,10 %. Le resserrement de la politique monétaire de BFM, entre mai 2021 et octobre 2022, a contribué à limiter la progression de l’inflation. Pour les prochains mois, BFM attend des effets plus significatifs de ce resserrement sur les prix qui se situent encore à un niveau élevé. BFM qui affirme suivre «  attentivement l’évolution de la situation économique et se tient constamment prête à apporter les éventuels ajustements nécessaires ».
Tags