Drop Down Menus CSS Drop Down Menu Pure CSS Dropdown Menu
Type Here to Get Search Results !

INVESTISSEMENT A IMPACT | Eclairage sur une pratique qui s’étend

a permis de mieux cerner les tenants et aboutissants de ce que l’on appelle l’investissement à impact


La sortie dernièrement du rapport de la Fondation pour les Aires Protégées et la Biodiversité de Madagascar (FAPBM) a permis de mieux cerner les tenants et aboutissants de ce que l’on appelle l’investissement à impact. Encore peu connue du grand public, cette nouvelle stratégie de mobilisation et d’injection de ressources connait pourtant une expansion rapide aussi bien au niveau international dans le pays.

Le président du comité d’investissement de la FAPBM, James Ranaivoson Le président du comité d’investissement de la FAPBM, James Ranaivoson, a donné récemment des éclairages sur l’investissement à impact et particulièrement l’approche privilégiée par son organisation pour opérer sur ce créneau. Ce membre du conseil d’administration, depuis 2019, également ancien conseiller en participations en capital investissement de la Banque Européenne d’Investissement (BEI) et fondateur et associé-gérant de Windof Capital (Luxembourg) a expliqué que l’enjeu repose sur le financement des projets ayant un impact social et environnemental direct.
 
C’est ainsi que la FAPBM a pu financer, l’année dernière, environ 30 % des coûts totaux de 48 aires protégées à Madagascar, s’étendant sur plus de 3,6 millions d’hectares de forêts et de zones côtières malgaches au bénéfice de 3,5 millions de personnes. Ces financements proviennent essentiellement des revenus du capital de la Fondation. Certains donateurs préférant contribuer à son capital afin que leurs donations génèrent durablement des revenus, au lieu de financer directement and ponctuellement un projet de conservation dans les aires protégées.
 
Les revenus du capital sont utilisés par la FAPBM pour financer de manière durable les coûts récurrents essentiels à la gestion des aires protégées. 20 % du capital de la FAPBM est exclusivement utilisé pour l’investissement à impact, c’est-à-dire dans des projets qui gère une non seulement un certain niveau de mais, tout aussi important, ayant un impact social ou environnemental direct.

Discussions engagées avec l’Etat

Si les subventions de la FAPBM soutiennent les gestionnaires des aires protégées dans leur travail de maintien des services écosystémiques, la Fondation souhaite tout autant que ses investissements soutiennent des impacts positifs. Et pour mieux illustrer ses propos, James Ranaivoson ajoute que le capital est investi dans des projets qui contribuent à l’accès aux financements à des initiatives entrepreneuriales en faveur de la santé, de l’environnement et de l’éducation. Parallèlement, la FAPBM garde en tête ses objectifs de rentabilité et limite l’exposition à des risques élevés afin que ses engagements envers les aires protégées puissent être maintenues.
 
Autre exemple avancé, l’investissement réalisé par la Fondation auprès d’Africa Biosystems Limited (ABL), un distributeur d’équipements et de consommables pour les soins de santé et le diagnostic clinique, basé au Kenya. Les plateformes de tests moléculaires ainsi que des centres de dépistage et de diagnostic en Afrique de l’Est aident les médecins à recommander des plans de traitement appropriés.
 
Quant à l’évolution de l’écosystème de l’investissement à impact à Madagascar, James Ranaivoson note que le pays dispose déjà de quelques exemples de réussite dans ce domaine, dont les projets dans lesquels sont impliqués la FAPBM. Cependant, il constate que le contexte malgache de l’investissement d’impact reste complexe et le haut niveau de redevabilité des structures comme la FAPBM exige une extrême prudence et une connaissance plus approfondie du secteur. D’ailleurs, des discussions ont été entamées avec le secteur public sur les conditions nécessaires pour appliquer l’investissement d’impact responsable dans le pays. Les nouvelles opportunités comme le crédit de biodiversité (mécanisme calqué sur le crédit carbone) ont aussi été évoquées. 

Des initiatives qui se multiplient

A remarquer que des initiatives dans le domaine de l’investissement à impact tendent à se multiplier dans le pays. On peut citer, entre autres, Miarakap qui intervient dans le capital-investissement à impact et qui vient d’acter l’intégration de nouveaux actionnaires. Il y a aussi le programme Sunref, le label vert de l’Agence Française de Développement (AFD), qui a permis à des banques de la place de lancer des lignes de crédit vertes pour financer des projets dans l’énergie durable, l’agriculture responsable ou encore l’industrie décarbonée. 


Le Global impact investing network (GIIN) définit ce type d'investissement comme « les investissements faits dans les entreprises, les organisations et les fonds avec l'intention de générer des impacts environnementaux et sociaux en même temps qu'un rendement financier »


A savoir que l’investissement à impact est une pratique relativement récente, évoquée pour la première fois par la Fondation Rockefeller vers la fin des années 2000. Il s'inscrit dans la perspective de l’investissement socialement responsable (ISR) et du développement durable. Le Global impact investing network (GIIN) définit ce type d'investissement comme « les investissements faits dans les entreprises, les organisations et les fonds avec l'intention de générer des impacts environnementaux et sociaux en même temps qu'un rendement financier ». Il s'agit ainsi d'une volonté explicite de la part des investisseurs de générer ce type d'impact en finançant par exemple certaines entreprises ou projets innovants, qu'il s'agisse du domaine de l'énergie renouvelable, de la médecine ou encore de démarches inclusives visant à intégrer les personnes en situation de précarité. 

L'investissement à impact répond à un double objectif : générer un rendement financier conséquent et créer un impact social ou environnemental positif. On insiste également sur le fait que la pratique a pour principal objectif d’engendrer des synergies entre impact social, environnemental et sociétal d'une part, et retour financier neutre ou positif d'autre part. Les résultats des investissements réalisés doivent être mesurables (par exemple : limiter le réchauffement climatique, réduire les inégalités sociales, donner accès à l’éducation au plus grand nombre). Ils soutiennent des réponses entrepreneuriales à des enjeux sociétaux. Pour les autorité des marchés financiers, la pratique consiste à investir dans des entreprises, souvent dans le non coté, qui cherchent à générer un impact social ou environnemental mesurable. 

On note, enfin, depuis quelques années les partenariats noués entre le public et le privé, permettant d’expérimenter des projets innovants de prévention, par exemple dans la sphère sociale ou écologique, et souvent portés par une structure de l’économie sociale et solidaire. L’État ne rembourse les mises des investisseurs privés qu’en fonction de l’impact du projet et des économies réalisées.

Tags