La Chambre de Commerce et d'Industrie d'Antananarivo (CCIA) a signé, en 2023, une convention avec la Faculté des Sciences Antananarivo qui a pour but de mettre en relation la recherche scientifique et le secteur privé. Ce, pour la mise en valeur des résultats des recherches et pour arrimer ces derniers aux besoins du secteur privé.
Une première étape de cette convention a été effectuée suite à la visite des laboratoires de recherches de la Faculté des Sciences par la filière huiles essentielles, qui a vu la participation des représentants du Groupement des Exportateurs d’Huiles Essentielles à Madagascar (GEHEM GIE ).
La délégation des représentants de la filière huiles essentielles a été dirigée par son président ainsi que le représentant du Symabio - Syndicat Malgache de l'Agriculture Biologique. "Cette visite s'est avérée fructueuse, dévoilant des capacités d'analyse des produits pouvant être traités localement à Madagascar. Cela représente une avancée significative, car, les entreprises sont contraintes d'envoyer leurs échantillons à des laboratoires à l'étranger, principalement dans les pays voisins et même en Europe", a rapporté la CCIA. Cette dernière qui a aussi fait savoir qu'elle organisera très prochainement une rencontre entre des chercheurs et des opérateurs en huiles essentielles pour discuter des possibilités de coopération à établir et recenser les problèmes rencontrés sur le terrain pour qu’ils soient traités au niveau académique.
Véritable patrimoine naturel mondialement réputé, la flore malgache recèle de trésors d’essences très recherchés. Exportées vers les plus grandes enseignes internationales, les huiles essentielles de la Grande Ile génèrent de plus en plus de demandes sur le marché mondial. L’endemicité évaluée à 80% et les vertus thérapeutiques des plantes malgaches mettent les huiles essentielles de Madagascar au premier rang mondial. 95% de la production sont destinées à l’exportation. Les huiles essentielles de ravintsara, de mandravasarotra (saro) ou encore d’ylang-ylang, des incontournables du secteur, sont su séduire la clientèle internationale.
La filière huiles essentielles doit monter en qualité
Mais pour gagner plus de parts de marché et consolider sa place au niveau mondial, la filière huiles essentielles doit monter en qualité, se diversifier et se doter d'une chaîne de valeur plus compétitive et durable. Raison pour laquelle ce rapprochement avec les laboratoires de recherches de la Faculté des Sciences revêt un sens stratégique, selon l'un des entrepreneurs qui ont participé à la visite.
Rappelons enfin que l'on distingue à Madagascar deux grandes catégories d’huiles essentielles. La première regroupe les produits traditionnels qui proviennent des anciennes exploitations coloniales tels que le girofle, l’ylang-ylang ou encore le poivre. La seconde réunit les nouveaux produits qui sont des espèces introduites dans le pays ou endémiques et qui ont fait leur apparition vers les années 1980. Il s’agit entre autre du ravintsara, le niaouli ou encore le gingembre. La majorité des plantes aromatiques et médicinales existants sont des plantes endémiques de Madagascar. Sur les 25 espèces de plantes mises en exploitation, on en dénombre 11 espèces destinées à la collecte, 14 sont cultivés et 95% de la production sont destinée à l’exportation.
