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CONJONCTURE ÉCONOMIQUE | Des hauts et des bas

La première Note de Conjoncture de la Banque centrale (BFM) publiée cette année donne des éclairages sur la situation économique du pays et les perspectives notamment concernant les activités des entreprises et le commerce international.


La première Note de Conjoncture de la Banque centrale (BFM) publiée cette année donne des éclairages sur la situation économique du pays et les perspectives notamment concernant les activités des entreprises et le commerce international. On constate ainsi que si les activités du secteur privé tendent à croître, les exportations continuent de baisser.


Selon BFM, les résultats de l’Enquête de Conjoncture auprès des Entreprise (ECE) de janvier 2025 indiquent que les dirigeants d’entreprises formelles estiment que leurs activités ont augmenté au quatrième trimestre de 2024. L’Indicateur synthétique des Activités des Entreprises (IAE) a atteint 11,9 %, dépassant les prévisions de 10,0 % formulées lors de l’enquête précédente. Rappel a aussi été fait que les indicateurs de la Loi de Finances 2025 tablaient sur une croissance économique de 4,4 % pour 2024. 


La plus forte progression concernerait le secteur primaire, avec une hausse de 5,4 %, suivi du secteur tertiaire, en croissance de 5,1 %. En revanche, en raison du recul prévu de 20,8 % de l’industrie extractive, le secteur secondaire afficherait une contraction de 3,3 %. Concernant l’inflation, l’évolution des prix à la consommation en glissement annuel entre décembre 2023 et décembre 2024 s’élève à 8,6 %. L’écart de prévision, soit la différence entre le taux prévu et le taux réalisé, est de -0,4 point de pourcentage. 


Parmi les principaux éléments influençant la consommation des ménages, le prix du riz a augmenté de 9,4 %, contribuant à 20,6 % à la variation globale des prix. Les prix de l’énergie ont progressé de 7,9 %, avec une contribution de 5,8 %. Quant à l’inflation sous-jacente, mesurée à partir du panier de consommation hors riz et hors énergie, elle s’est établie à 8,5 %, représentant 73,6 % de la hausse générale des prix. 


Recul des exportations 

On sait en outre qu’en 2024, le déficit des transactions courantes s’est creusé à 5,0 % du PIB, contre 4,6 % en 2023. Parallèlement, le solde des « opérations en capital et financières » a reculé à 6,5 % du PIB, après +7,2 % en 2023. Ces évolutions ont entraîné un ralentissement du solde global positif des paiements extérieurs, qui s’est établi à +1,4 % du PIB, contre +2,6 % du PIB en 2023. Les exportations de biens ont diminué de 17,2 % par rapport à 2023, en raison de la baisse des recettes générées par la vanille, le girofle, le nickel et le cobalt, et les produits des entreprises franches. Les recettes de la « vanille » se sont contractées de 15,4 %, tirées par la baisse du prix moyen de 74,0 %, malgré une augmentation de la quantité exportée de 224,9 %. 


On sait en outre qu’en 2024, le déficit des transactions courantes s’est creusé à 5,0 % du PIB, contre 4,6 % en 2023. Parallèlement, le solde des « opérations en capital et financières » a reculé à 6,5 % du PIB, après +7,2 % en 2023.


Il est constaté en outre que les exportations de « nickel » et de « cobalt » ont baissé de 43,9 % et 47,0 %, à la suite de la diminution du volume exporté et du prix moyen. L’expédition de « nickel » a reculé de 24,5 % avec un prix moyen de 25,7 %. De son côté, le prix du cobalt s’est contracté de 23,6 %, avec un volume exporté en baisse de 30,7 %. Les exportations sous le régime de « zone franche » se sont repliées de 5,3 %, sous l'effet d'une baisse de 7,2 % du volume, en dépit d’une augmentation du prix de 2,0 %. De même, les exportations de « girofle » ont diminué de 35,5 %, en raison d’une baisse du volume de 31,0 % et du prix de 6,5 %. 


Néanmoins, certains produits comme les huiles essentielles, le graphite et le cacao ont affiché de bonnes performances en 2024. Les exportations d’huiles essentielles se sont accrues de 124,0 %, tirées par une augmentation des commandes de 169,6 % et ce, malgré un repli du prix moyen de 16,9 %. Les recettes d’exportations de graphite ont aussi progressé de 26,1 %, à la suite de la hausse du volume de 36,8 %, tandis que le prix moyen a reculé de 7,8 %. Les exportations de cacao en fèves ont bondi de 140,2 %, en raison d’un renchérissement de 119,1 % de son prix à l’international, ainsi que d’une hausse des commandes de 9,6 %. 


Redressement du tourisme

Concernant les importations, une hausse de 2,9 % a été observée en un an, portée par l’énergie (+3,5 %), les biens de consommations (+11,5 %), les matières premières (+2,4 %) et les intrants des entreprises franches (+2,6 %). Toutefois, certains groupes de produits ont enregistré une baisse, notamment les biens d’équipement (-5,2 %) et les alimentations (-1,3 %), en particulier le riz (-27,7 %). Le solde déficitaire des « services » en 2023 (-2,2 % du PIB) est passé à un solde excédentaire (+0,4 % du PIB) en 2024, grâce à la progression du tourisme et des services privés. A souligner que le secteur du tourisme a enregistré une performance qualifiée de notable, avec 308 277 arrivées de touristes en 2024, contre 219 889 en 2023, soit une hausse de 40,2 %. Ce niveau a dépassé celui d’avant la pandémie en 2019.


Les exportations de services privés se sont améliorées de 20,8 %, observées notamment dans les branches des télécommunications, de l’informatique, du conseil en gestion et relations publiques, ainsi que de l’architecture, ingénierie et autres services techniques. Cette performance a toutefois été atténuée par l’accroissement des importations de services privés de 13,4 %, principalement en raison des paiements liés aux « autres services techniques », dont l’électricité et la modernisation des réseaux routiers, ainsi qu’aux services informatiques, incluant les achats de logiciels et de licences.


BFM fait également remarquer que l’augmentation des paiements de dividendes de 43,7 %, au titre de la rémunération des Investissements Directs Étrangers (IDE), a pesé sur le déficit courant.


BFM fait également remarquer que l’augmentation des paiements de dividendes de 43,7 %, au titre de la rémunération des Investissements Directs Étrangers (IDE), a pesé sur le déficit courant. Cependant, cette détérioration a été partiellement compensée par l’amélioration des flux de transferts courants. Ceux-ci ont été en hausse de 21,1 %, grâce notamment aux fonds reçus des travailleurs non-résidents (+44,5 %) et ceux à destination des ONG (+11,0 %).


Enfin, concernant les perspectives, les prévisions de BFM confirment les anticipations. L’inflation devrait décélérer, pour se situer à 8,0 % pour l’ensemble du panier, et à 7,8 % pour le panier sous-jacent en juin 2025. La situation des paiements extérieurs restera tributaire de la conjoncture internationale. Les exportations devraient connaître un redressement en 2025, soutenu par des produits tels que le graphite, les huiles essentielles et le cacao. La reprise progressive des exportations d’or est aussi appelée à contribuer à redresser la balance commerciale. Mais la banque des banques souligne que l’année 2025 s’annonce incertaine avec les conflits prolongés, le changement climatique et la montée des tensions commerciales.