La Chambre des Mines de Madagascar (CMM), plateforme rassemblant les principaux opérateurs de l’industrie minière du pays affiliée au Groupement des Entreprises de Madagascar (GEM), a donné ce lundi 10 février son point de vue concernant l’évolution du secteur des minéraux critiques ainsi que la position que devrait détenir la Grande Ile.
Selon la Chambre des Mines, l'Europe et les Etats-Unis sont depuis maintenant des années ultra-dépendants de la Chine pour leurs approvisionnements en minerais critiques utiles pour les industries de la haute technologie et spatiales et de la transition énergétique. Et la plateforme de poursuivre que plusieurs ouvrages scientifiques faisant référence aux découvertes de ces minerais à Madagascar ont été publiés par le passé, suscitant d'intérêts économiques et commerciaux de la part des investisseurs en exploration minière.
Mais les travaux d'exploration exigés pour les études de faisabilité n'ont pu être menés à terme à Madagascar à cause du gel des permis miniers. Ainsi, à la lueur de ce qui se passe entre les grandes puissances, la Chambre des Mines réitère ses souhaits de voir le secteur minier malgache s'ouvrir davantage au Monde et de prendre une position plus stratégique sur l’échiquier des minerais critiques. « Œuvrons ensemble pour que la relance du secteur se matérialise et que l'octroi des nouveaux permis miniers soit effectif », a-t-elle aussi lancé.
Pour rappel, au mois de janvier dernier, la Chambre des mines, par la voix de son président, Jean-Luc Marquetoux, a fait un nouvel appel du pied à l’État malgache : « Aujourd'hui, les contributions du secteur minier à l'économie nationale sont constituées à plus de 90 % par uniquement deux grandes mines actuellement en opération. Avec de fait, une exposition majeure aux risques éventuels pouvant toucher l'une ou l'autre de ces compagnies. (...) En soutenant le développement de nouveaux projets, on va de fait diluer ce risque. C'est un élément supplémentaire qui va dans le sens de la réouverture des permis miniers et de passer à un secteur minier plus dynamique, plus diversifié au soutien de l'économie nationale. »
A savoir enfin que selon les estimations de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), la valeur de marché des minerais critiques devrait passer de 325 milliards de dollars actuellement à 770 milliards en 2040 dans le scénario « Zéro émission nette » (Net Zero Emission/NZE), qui prévoit l'atteinte de l'objectif de la neutralité carbone à l'horizon 2050. Le dernier rapport de l’ AIE explique que cette hausse de la valeur de marché de ces minerais nécessaires à la transition énergétique, dont le lithium, le cobalt, le cuivre et le nickel et les éléments de terres rares est essentiellement due à l’augmentation attendue de la demande mondiale dans un contexte de décarbonation à marche forcée.