La Grande Ile demeure le premier pays exportateur de vanille, représentant plus de 70 % de la production mondiale. Mais les opérateurs de la filière rapellent que le pays fait face à plusieurs défis allant de la faiblesse des prix à la concurrence de la vanille de synthèse.
A Madagascar, l’une des principales priorités de la filière vanille pour 2025 est de continuer à redorer l’image de la gousse. Se confiant à une plateforme d'information panafricaine, Georges Geeraerts, président du Groupement des exportateurs de vanille de Madagascar (GEVM), a indiqué qu'alors que la campagne 2024 de l’exportation s’achève d’ici le 30 juin, les ventes de vanille devraient dépasser les 2 000 tonnes. On sait en outre que la saison de la vanille verte a été déjà lancée dans le Nord-Ouest et débutera la fin du mois dans le Nord-Est.
Si la campagne d’exportation 2025 devrait démarrer d’ici la fin septembre ou début octobre prochains, le responsable indique que la filière vanille a tout intérêt à être proactive sur le marché alors que la concurrence reste prononcée avec les molécules artificielles. « Il faut conquérir des parts de marché et pour y arriver il faut redonner confiance dans le produit, entre autres garantir sa qualité sociétale et environnementale. Pour cela il faut renforcer les règles en vigueur et leur contrôle et c’est à cela que s’attèle le gouvernement à travers le Conseil National de la Vanille », a soutenu Georges Geeraerts.
Cette déclaration intervient dans un contexte où les prix à l’export ont chuté en 2024 sur fond de baisse de la demande et de stocks abondants selon la dernière note sur le marché mondial, publiée en mai dernier par Aust & Hachmann Canada, l’un des principaux négociants de la gousse. Pour la filière malgache, la nouvelle campagne 2025 s’annonce aussi tendue en raison des tarifs douaniers de 47 % annoncés sur les produits malgaches entrant sur le marché américain, y compris la vanille.
Si le tarif a depuis été réduit à un taux de base de 10 % désormais également applicable à l’Ouganda et à d’autres pays producteurs de vanille, les opérateurs malgaches de la filière vanille notent aussi que les discussions vont bon train. « Les démarches en cours sont globales et concernent les secteurs textile, minier et la vanille. L’objectif est de revenir à l’AGOA avec zéro tarif ou tout au moins limiter au 10 % en vigueur », assure Geeraerts.