Dans le cadre des actions visant à faire progresser les solutions climatiques inclusives, la Banque africaine de développement, en partenariat avec les Fonds d’investissement climatiques (FIC), a lancé le programme de diagnostics "explorant le lien entre l’équité de genre et l’accès à l’énergie dans six pays africains", dont Madagascar.
Commandés par la Banque africaine de développement, ces diagnostics fournissent des recommandations fondées sur des données probantes et spécifiques à chaque pays. Axés sur des solutions locales et concrètes, les rapports identifient les possibilités d’intégrer les considérations de genre dans la planification énergétique nationale, les stratégies d’investissement et les cadres politiques. Ils proposent également des modèles de financement inclusifs qui réduisent les risques pour les entreprises énergétiques dirigées par des femmes et soulignent la nécessité de renforcer les capacités des femmes à acquérir des compétences techniques, à développer leur esprit d’entreprise et à exercer un leadership dans le secteur des énergies renouvelables.
Pour Al Hamndou Dorsouma, responsable du changement climatique et de la croissance verte, cette initiative prouve l’engagement fort de la BAD en faveur d’une transition énergétique juste et inclusive. « L’égalité des genres est une source d’innovation sérieuse et de croissance durable », a-t-il déclaré, soulignant la nécessité de traduire les résultats du diagnostic en réformes concrètes, renforçant la coordination institutionnelle et les mécanismes d’affaires et de financement intégrant la dimension de genre. Il a noté que l’initiative répond directement à la demande croissante des pays pour une meilleure intégration de la dimension de genre dans les stratégies énergétiques, en s’appuyant sur les succès antérieurs enregistrés.
Nathalie Gahunga, cheffe de la Division du genre et de l’autonomisation des femmes, a lancé pour sa part un vibrant appel à l’action. Elle a notamment exhorté les gouvernements, les partenaires au développement, les ONG, les bailleurs de fonds et le secteur privé à transformer les données en investissements transformateurs, en programmes innovants et en réformes politiques inclusives. « Le vrai travail commence maintenant », a-t-elle souligné, appelant à une collaboration intersectorielle pour lever les obstacles structurels et permettre aux femmes de participer pleinement à l’économie verte de l’Afrique.
Rappelons enfin que Madagascar est l’une des nations les plus vulnérables aux effets du changement climatique. Le pays fait face à des défis d’envergure : cyclones de plus en plus puissants, sécheresses prolongées dans le Sud, inondations récurrentes et dégradation accélérée des écosystèmes. Ces phénomènes impactent directement les populations, en particulier les communautés rurales, qui dépendent largement de l’agriculture de subsistance et des ressources naturelles pour leur survie. Dans ce contexte, le développement de solutions climatiques inclusives apparaît comme une priorité stratégique, permettant de concilier résilience environnementale et justice sociale.